Sous la pression américaine et face à l’impatience croissante de la communauté internationale, le Coordonnateur du Conseil présidentiel de transition entame une mission diplomatique déterminante pour l’avenir politique d’Haïti.
PORT-AU-PRINCE.— Le président du Conseil présidentiel de transition (CPT), Laurent Saint-Cyr, a quitté Haïti ce dimanche à destination des États-Unis, première étape d’une tournée diplomatique qui le doit le mener ensuite au Japon. Une cérémonie officielle s’est tenue à l’aéroport international Toussaint Louverture pour marquer ce départ, en présence du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, du conseiller présidentiel Lesly Voltaire et de plusieurs hautes autorités civiles et militaires.
Cette tournée, présentée comme une étape clé de la diplomatie haïtienne, survient dans un contexte tendu, alors que Washington accentue la pression sur les autorités de transition pour qu’elles définissent un calendrier électoral précis.
À la veille du départ du président Saint-Cyr, le chargé d’affaires américain Henry T. Wooster a lancé un avertissement sans détour au CPT et au gouvernement haïtien.
«Le moment est venu pour le CPT et les autres membres du gouvernement haïtien de remplir leur rôle afin de présenter un plan précis et assorti d’un calendrier pour les élections et la transition politique. Les postes politiques ne sont pas à vie», a déclaré le diplomate, samedi 4 octobre, à son retour d’une mission aux États-Unis.
Ce discours, perçu comme un signal d’impatience diplomatique, reflète la position de plus en plus ferme des partenaires internationaux, notamment des États-Unis, qui s’inquiètent du blocage du processus de transition et de l’absence de visibilité politique en Haïti. Plusieurs observateurs y voient un carton jaune adressé à un exécutif transitoire jugé indécis et lent à agir.
Lors de la cérémonie de départ, la présence du commandant en chef de la Police nationale d’Haïti (PNH), André Jonas Vladimir Paraison, et de celui des Forces armées d’Haïti (FAd’H), a été saluée comme un symbole de solidarité institutionnelle.
La tournée diplomatique de Laurent Saint-Cyr devrait permettre d’aborder des dossiers stratégiques, dont la sécurité intérieure, la coopération économique et la préparation d’élections inclusives et crédibles. Toutefois, aucune date de retour n’a été communiquée, alimentant les interrogations sur la portée et la durée de cette mission internationale.
Jean Mapou


