Par Gesly Sinvilier
Le spécialiste en stratégie et gouvernance numériques, Jean Marie Altéma, alerte sur un vide juridique critique dans le projet de Décret électoral 2025 : l’absence de dispositions encadrant la désinformation en ligne, les publicités sponsorisées et le harcèlement numérique visant les candidat·e·s.
Alors que près de 2,65 millions d’Haïtiens utilisent les réseaux sociaux, ceux-ci deviennent des espaces majeurs de mobilisation électorale. Sans contrôle, affirme Altéma, le processus démocratique se trouve exposé à la manipulation, au financement opaque et à la cyberviolence.
Il identifie quatre risques principaux :
- manipulation de l’opinion via rumeurs, deepfakes et contenus trompeurs ;
- financement politique opaque, impossible à tracer ;
- harcèlement numérique, notamment contre les femmes ;
- perte de confiance et risques de tensions post-électorales.
L’expert plaide pour intégrer dans le Décret électoral 2025 :
• la transparence des messages sponsorisés (source, montant, ciblage) ;
• des sanctions pour diffusion volontaire de fausses informations ;
• la création d’une Cellule nationale de veille numérique électorale.
Ces mesures viseraient, selon lui, à renforcer la crédibilité du scrutin, à protéger les candidats et à garantir l’accès du public à une information fiable. Il en appelle aux autorités électorales, aux décideurs, aux médias et aux partenaires internationaux pour agir rapidement. « Les prochaines élections se joueront aussi sur les réseaux sociaux. Ne pas les encadrer, c’est laisser la démocratie sans défense », conclut-il.


