Lors d’une conférence de presse tenue ce mardi 25 mars, plusieurs organisations populaires ont dénoncé le laxisme des autorités de la transition face à des actes de violence. Elles annoncent trois journées de manifestation les 26, 29 mars et le 3 avril, pour exiger le départ du pouvoir en place.
La situation sécuritaire est devenue alarmante mettant en péril la vie de plusieurs milliers de gens forcés de quitter leur domicile pour se réfugier dans des camps de déplacés internes. Ajouté à cela une misère croissante alors que le CPT et le Gouvernement Fils-Aimé n’ont jusqu’à présent fait aucune preuve de bonne volonté, telle est l’analyse de dirigeants de plusieurs organisations populaires annonçant des manifestations.
Regroupées au sein de la plate-forme politique «Zanmi Pèp» ces organisations de base expriment leur ras-le-bol face au banditisme et la nonchalance des autorités établies. «Nous allons manifester pour le respect de la constitution et marquer la date du fameux accord du 3 avril 2024. Nous allons leur dire qu’ils ont échoué et qu’ils doivent partir», a martelé Abel Loreston coordonnateur de la plate-forme.
Le siège du CPT et celui du gouvernement sont la destination des manifestants pour délivrer leur message. «C’en est déjà trop, nous invitons ceux qui se disent sensibles à la cause du peuple de nous rejoindre afin de faire un raz-de-marée devant la villa d’accueil», poursuit Loreston insistant sur la nécessité d’une table rase.
«Nous ne voulons plus de cette présidence à sept têtes, il faut revenir à l’esprit de la constitution avec un pouvoir exécutif bicéphale moins budgétivore pour répondre aux urgences de l’heure», renchérit Emmanuel Boisrond, responsable de MOVID, une organisation membre de la plateforme politique Zanmi Pèp. Boisrond réclame ce qu’il qualifie d’une vraie transition de rupture, annonçant l’adoption d’un nouvel accord baptisé « accord bicéphale ».
Cette conférence de presse était aussi l’occasion pour ces organisations de rejeter le référendum constitutionnel prévu par le gouvernement, de dénoncer les divisions au sein même du pouvoir et les polémiques entre le Premier Ministre et le DG de la PNH. Ces pratiques déloyales ne font qu’aggraver la situation exécrable du pays, ont-elles argué.