Sur la base d’une supposée gestion opaque de la PNH, l’organisation de la société civile Ensemble Contre la Corruption (ECC) questionne les passations de marchés publics adjugées au sein de la Police Nationale d’Haïti (PNH).
Sans répondre aux questions des médias, l’ECC indique avoir été interpellée par des soumissionnaires qui auraient perdu des contrats dans le cadre des services de restauration de la PNH. Le contrat en question concerne les services de restauration de l’institution, d’une valeur de 29 millions de dollars pour l’exercice 2024-2025.
Depuis lors, l’organisme tempête dans les médias à propos de ce dossier, allant jusqu’à en faire une affaire personnelle. Pourquoi ? Le Relief a décidé d’aller au fond des choses. Selon nos informations, un contrat a été passé pour la restauration de la police. Après l’ouverture des plis, la commission chargée de superviser les dossiers a attribué le marché à un soumissionnaire dûment qualifié. C’est à ce moment qu’un proche d’une organisation membre du consortium de l’ECC est allé se plaindre.
Un appel à la transparence
S’inscrivant dans le cadre des efforts de l’organisation pour promouvoir la transparence et la bonne gouvernance, l’ECC doute de la bonne gestion des fonds publics dans plusieurs institutions. Sans faire la démonstration d’une solide expertise, l’ensemble évoque une série de techniques et de mécanismes administratifs qui devraient encadrer les procédures dans le cadre de la lutte contre la corruption. De quoi faire douter de la bonne intention de ce consortium de la société civile dans ce pays. L’ECC se montre capable d’évaluer la conformité légale et administrative d’un contrat public. A-t-elle cependant la compétence technique pour le faire ?
La focalisation constante sur les marchés de restauration de la PNH risque de décrédibiliser non seulement la lutte contre la corruption par ces organisations de défense des droits humains, mais aussi d’autres dossiers.
Détenant l’hégémonie dans la fabrication des actes et documents pour Transparency International, l’ECC devrait faire preuve d’un peu plus de transparence dans l’identification des dossiers, afin d’éviter que leurs rapports ne perdent en crédibilité.
Instrumentalisation de la lutte anticorruption
Alertée par la Commission Nationale des Marchés Publics (CNMP), autorité qualifiée pour intervenir, la démarche de l’ECC peut nuire et retarder les procédures. Pour un combat impartial, l’ECC doit exercer une vigilance accrue sur la gestion des fonds publics. Accéder aux dossiers, les examiner, mener des enquêtes et les divulguer en toute sérénité. Voilà une bonne approche pour éviter de créer de faux scandales dans une société déjà malade jusqu’aux os.
Avec des moyens importants, contrôlant des secteurs puissants, tant nationaux qu’internationaux, ce consortium indique à ce soumissionnaire les voies de recours prévues par la loi. Une démarche très intéressée, qui peut également peser lourd sur le travail des institutions mandatées, à savoir la Cour des comptes et l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC).
Les enjeux financiers des marchés publics dans les institutions publiques sont énormes. C’est pourquoi l’ECC devrait encourager le respect des procédures et des normes d’attribution des marchés. Il est crucial d’éviter d’entrer dans des copinages et des affaires de clientélisme qui peuvent fragiliser même la lutte contre la corruption.
Jacques Fred Mourra