Face à l’impasse politique et à l’aggravation de la crise en Haïti, l’ancien ministre des Affaires étrangères Edmond Bocchit plaide pour une approche conjointe de l’ONU et de l’OEA. Dans un document rendu public le 27 août 2025, il détaille une stratégie de sortie de crise alliant sécurité, gouvernance et assistance humanitaire.
Port-au-Prince, le 27 août 2025. — L’ancien chancelier haïtien sous le gouvernement de Jovenel Moïse, Edmond Bocchit, a présenté une proposition de « cadre hybride » associant les Nations Unies (ONU) et l’Organisation des États Américains (OEA) pour aider Haïti à sortir de l’impasse actuelle.
Dans son document, il félicite l’OEA pour sa récente feuille de route, mais se dit préoccupé par « l’histoire récente des promesses non tenues envers Haïti ». D’où sa recommandation d’une approche plus pragmatique et mieux coordonnée entre les deux organisations internationales.
Les rôles envisagés
Selon Edmond Bocchit, l’ONU devrait assumer la responsabilité principale en matière de sécurité et d’assistance humanitaire. Elle aurait pour mission :
le déploiement d’une mission internationale pour rétablir l’ordre public et appuyer la police haïtienne, la lutte contre les gangs et le désarmement, l’aide d’urgence (eau, nourriture, soins de santé, abris), ainsi que des programmes de développement durable et de renforcement institutionnel.
L’OEA, de son côté, serait chargée de piloter le dialogue politique et les réformes de gouvernance. Ses interventions incluraient :
la facilitation d’un dialogue inclusif entre les acteurs haïtiens, l’appui à une transition légitime et consensuelle, l’organisation d’élections crédibles et transparentes, des programmes d’éducation civique pour stimuler la participation citoyenne.
Un mécanisme conjoint de coordination
La proposition prévoit la création d’une Cellule conjointe de coordination (JCTF), réunissant représentants de l’ONU, de l’OEA, du gouvernement de transition haïtien, de la société civile et des bailleurs internationaux. Cette structure assurerait la transparence, la cohérence des actions et l’optimisation des ressources.
Côté financement, Edmond Bocchit suggère que l’ONU mobilise ses fonds multilatéraux d’urgence tandis que l’OEA solliciterait l’appui des États membres et des institutions régionales comme la Banque interaméricaine de développement. Une conférence internationale des bailleurs pourrait aussi être convoquée.
Une urgence soulignée
Pour l’ancien ministre, seule une approche combinée des expertises de l’ONU et de l’OEA peut permettre à Haïti de « passer de l’instabilité au redressement et à une gouvernance autodéterminée ». Aussi directeur exécutif de l’OHRI, qui est l’Observatoire Haïtien des Relations Internationales (OHRI), l’ambassadeur appelle à une approbation rapide et à une mobilisation immédiate des ressources afin de lancer ce cadre « sans délai, dans un esprit de solidarité avec le peuple haïtien ».
La rédaction


