Par Jean Wesley Pierre
Le massacre de Labodrie, à Cabaret, qui a coûté la vie à plus de (40) quarante personnes dans la nuit du 11 septembre 2025, suscite une vague d’indignation au sein de la société civile haïtienne. Face à ce drame, les organisations de défense des droits humains tirent la sonnette d’alarme et pointent la responsabilité des autorités dans la dérive sécuritaire qui frappe le pays.
Des exécutions barbares tolérées par l’État
Dans un communiqué publié le 12 septembre, le Collectif Défenseurs Plus qualifie les tueries de Cabaret « d’exécutions barbares commises sans discernement », dénonçant une logique de vengeance sanglante face à une population désarmée. L’organisation estime que ces atrocités s’enracinent dans l’absence de l’État et la tolérance coupable des autorités, incapables d’endiguer la montée en puissance des groupes armés.
Pour le codirecteur de Défenseurs Plus, Antonal Mortimé, ce massacre illustre un cycle infernal de représailles qui plonge Haïti dans une spirale de terreur. Me Mortimé note que la situation n’est pas isolée : de l’Artibonite au Centre, les violences s’étendent, provoquant des déplacements massifs et une insécurité généralisée.
L’organisation réclame du gouvernement intérimaire des mesures immédiates : Répression des groupes armés, Renforcement des capacités de la Police nationale et des Forces armées, ainsi qu’une assistance humanitaire et psychosociale aux victimes.
L’OPC dénonce « le laxisme des autorités
De son côté, l’Office de la Protection du Citoyen (OPC), par la voix de son Protecteur, Me Jean Wilner Morin, s’indigne de l’inaction persistante des responsables sécuritaires.
L’OPC interpelle directement le Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN), lui demandant d’élaborer un plan de sécurité adapté pour répondre avec rigueur à ces crimes.
« Le droit à l’existence est menacé en Haïti », martèle le protecteur, qui appelle l’État à adopter des mesures fortes et immédiates pour protéger la vie des citoyens et mettre un terme à l’impunité qui nourrit la violence.
Une société civile en alerte permanente
Les organisations de défense des droits humains convergent sur un même constat : l’État haïtien faillit à sa mission de protection. Le silence ou les réactions tardives des autorités accentuent le sentiment d’abandon au sein des familles endeuillées et des communautés terrorisées.
Dans un pays où, selon l’ONU, plus de 4 800 personnes ont été tuées entre octobre 2024 et juin 2025 et où 1,3 million de déplacés internes survivent dans des conditions précaires, la société civile souligne que l’impunité et la passivité des dirigeants alimentent la tragédie.
Pression sur l’État et appel à la communauté internationale
Au-delà de leurs critiques, les défenseurs des droits humains appellent à une mobilisation nationale et internationale. Défenseurs Plus invite la communauté internationale à fournir un appui financier, logistique et technique à la sécurisation des zones affectées, et à exercer une pression diplomatique sur les autorités haïtiennes.
L’OPC, tout comme Défenseurs Plus, insiste sur la nécessité de sanctions ciblées et de mécanismes d’enquête indépendants pour rompre le cercle de l’impunité.


