PORT-AU-PRINCE.— Ce dimanche marque le quatrième anniversaire d’un drame qui hante encore la mémoire collective. En effet le 21 septembre 2021, treize jeunes artistes du groupe musical NEW WAVE ont été tués par balles à Ravine Pintade, alors qu’ils tournaient un clip vidéo. Selon les familles et les défenseurs des droits humains, les tirs provenaient d’unités de la Police nationale d’Haïti (PNH).
Quatre ans après la douleur reste intacte, les lieux du drame ont encore l’odeur du sang des victimes. Le slogan «Sa lapolis di se pa sa Jezi di – Arsenal», tiré de l’une de leurs chansons, résonne aujourd’hui comme un cri d’indignation et de résistance.
Une énième promesse de justice encore non tenue
Selon les témoignages, les jeunes ont été mortellement atteints par des tirs attribués à la Police nationale d’Haïti (PNH). Quatre ans plus tard, aucune procédure judiciaire n’a abouti. L’impunité continue de hanter les familles endeuillées, qui dénoncent une justice aveugle et sourde.
Les familles continuent de pleurer leurs proches tandis que l’ombre de l’impunité plane toujours sur ce dossier. Pour les organisations de la société civile, ce drame illustre une fois de plus la faiblesse des mécanismes de justice en Haïti.
L’ORDEDH appelle à rompre le silence
Dans une déclaration publiée ce dimanche, l’Ordre des Défenseurs des Droits Humains (ORDEDH) a rappelé que la mémoire des victimes ne saurait être effacée. «Nous refusons d’oublier cette injustice. Nous portons leur voix, nous portons leur mémoire, et nous continuerons d’exiger que les coupables soient tenus responsables de leurs actes», a écrit l’organisation.
L’ORDEDH appelle à une enquête impartiale et à des sanctions exemplaires afin que la vérité éclate et que justice soit rendue.
Une date gravée dans la mémoire collective
Du 21 septembre 2021 au 21 septembre 2025, les familles et proches continuent de réclamer la justice comme une étape indispensable pour tourner la page du deuil. Leur combat est désormais devenu celui de nombreuses organisations de défense des droits humains, convaincues que la mémoire des victimes doit contribuer à bâtir un avenir différent.
Ces 13 jeunes artistes représentaient, pour beaucoup, un avenir musical prometteur et un souffle d’espoir pour une génération en quête de reconnaissance et de changement. Leur disparition brutale, en plein tournage d’un clip, symbolise à la fois la fragilité de la jeunesse haïtienne face à la violence et la persistance d’un système où l’impunité domine.
Jean Mapou
