Par Jean Wesley Pierre
PORT-AU-PRINCE, Haïti – Un front politique et civil d’envergure a présenté, ce samedi 29 novembre, le « Consensus politique pour le redressement national et la réorientation de la transition ». La cérémonie officielle, qui a réuni beaucoup de militants à Delmas, marque une tentative de rassemblement pour sortir le pays de l’impasse.
L’initiative, portée par près de 200 partis, groupements politiques et organisations de la société civile, vise à créer une dynamique unitaire. Parmi les membres du comité de pilotage figuraient des figures politiques reconnues telles que l’ancien Premier ministre Claude Joseph, l’ancien ministre du Commerce Jonas Coffy et l’ex-sénateur du Nord, et ancien candidat à la présidence, Moïse Jean-Charles.
Les promoteurs de ce consensus affirment qu’il exprime une volonté collective de dépasser les clivages traditionnels. « Cette initiative exprime la volonté de mettre de côté toutes les divergences politiques entre les signataires afin de parvenir à une transition plus efficace, plus inclusive et réorientée vers des solutions durables », ont-ils déclaré lors de la cérémonie.
Le document se présente comme une feuille de route alternative pour la période de transition, avec un objectif affiché de stabilité et d’efficacité dans la gouvernance.
Une proposition institutionnelle : un exécutif bicéphale
Parmi les propositions phares de ce consensus figure la mise en place d’un exécutif bicéphale, composé d’un Président et d’un nouveau Premier ministre. Cette structure de direction conjointe serait chargée de conduire la prochaine phase de la transition, selon les signataires.
Cette proposition institutionnelle vise à établir un équilibre des pouvoirs et une représentation plus large des sensibilités politiques et de la société civile au plus haut niveau de l’État.
Un contexte critique
La présentation de ce consensus intervient dans un contexte haïtien marqué par une crise multidimensionnelle persistante. L’initiative cherche à apporter une réponse structurelle à l’instabilité politique et à l’urgence sécuritaire que connaît le pays.
La mobilisation observée à Delmas témoigne de l’attente d’une partie de la classe politique et de la société civile pour une nouvelle gouvernance. Reste à savoir si cette initiative parviendra à fédérer au-delà de ses signataires initiaux et à influencer le cours de la transition.

