Par Jean Wesley Pierre
TEL-AVIV, le 30 novembre 2025 — Le paysage mental israélien montre des signes de détresse profonde, selon un rapport du journal Yedioth Ahronoth qui évoque une explosion des addictions et un système de santé mentale saturé. Cette crise, aux racines complexes, plonge ses ramifications dans les traumatismes accumulés récemment, avec des conséquences qui pourraient s’étendre sur plusieurs générations.
Une nation en souffrance psychique
Le constat est alarmant : « Deux millions d’Israéliens ont aujourd’hui besoin d’un soutien psychologique de l’État », rapporte le journal. Cette estimation spectaculaire représente près d’un quart de la population du pays, révélant l’ampleur du choc psychologique.
Les symptômes les plus sévères – stress post-traumatique, dépressions cliniques, addictions multiples constituent la face émergée de cette crise. Les experts alertent sur le fait que ces troubles risquent de culminer après la fin des hostilités actuelles, lorsque l’urgence immédiate laissera place au traitement psychique des événements traumatisants.
Les addictions en hausse exponentielle
Le professeur Merav Roth, psychologue clinicienne, apporte un éclairage chiffré particulièrement inquiétant : le taux de dépendance est passé d’une personne sur dix en 2018 à une sur quatre aujourd’hui. Cette progression spectaculaire des addictions, tant aux drogues qu’à l’alcool, témoigne d’une recherche de soulagement face à une angoisse devenue insupportable pour de nombreux citoyens.
Un système de santé mentale en crise
Derrière ces chiffres se cache un système de soins psychiques déjà fragilisé, maintenant submergé. Le rapport décrit un système « saturé et en crise structurelle », caractérisé par un manque aigu de thérapeutes, des délais d’attente interminables et des infrastructures dépassées.
Cette inadéquation entre les besoins massifs et les capacités de prise en charge crée une situation où de nombreuses personnes en détresse se retrouvent sans accompagnement approprié, aggravant leur condition et favorisant les mécanismes d’évasion comme les addictions.
L’effondrement du tissu social
Au-delà des individus, ce sont les structures familiales et communautaires qui montrent des signes d’effritement. L’accumulation des traumatismes dépasse les capacités d’absorption des réseaux de soutien traditionnels, laissant de nombreux Israéliens dans un isolement psychique propice à l’aggravation des troubles.
Un héritage traumatique pour les générations futures
Les experts interrogés lancent un avertissement sans équivoque : sans renforcement massif et immédiat des moyens alloués à la santé mentale, les générations futures paieront le prix de ces traumatismes collectifs accumulés.
La question qui se pose maintenant est celle de la capacité de la société israélienne à mettre en place une réponse à la hauteur de ce défi psychologique sans précédent, alors que les ressources sont largement mobilisées par d’autres priorités.


