PORT-AU-PRINCE.— L’ouragan Melissa a franchi un cap critique ce lundi : désormais classé en catégorie 5 sur l’échelle de Saffir-Simpson, le phénomène météorologique atteint le niveau maximal d’intensité, avec des vents soutenus de 260 km/h et une pression centrale de 917 millibars, selon le Centre national des ouragans (NHC) basé à Miami.
L’agence prévient que des conditions d’ouragan majeures et une onde de tempête potentiellement destructrice sont attendues sur la Jamaïque dès la soirée de lundi, avant de toucher Haïti et la République dominicaine dans les 48 heures suivantes.
«Des conditions d’ouragan et une onde de tempête destructrice sont attendues sur la Jamaïque dès ce lundi soir, avant de toucher Haïti et la République dominicaine dans les 48 heures», indique le dernier bulletin du NHC.
Pluies diluviennes et glissements de terrain redoutés
Le principal danger réside désormais dans la lenteur du déplacement de Melissa, qui avance à seulement 6 km/h. Cette progression ralentie favorise l’accumulation de précipitations et augmente le risque d’inondations prolongées ainsi que de glissements de terrain.
Les prévisions font état de plus d’un mètre de pluie localement sur la Jamaïque et l’île d’Hispaniola, partagée entre Haïti et la République dominicaine.
«Les habitants des zones exposées devront se préparer à rester confinés plusieurs jours, dans les régions susceptibles d’être isolées par la montée des eaux», a averti Jamie Rhome, directeur adjoint du NHC.
Premier bilan humain et dégâts matériels
Avant même d’atteindre la catégorie 5, Melissa, alors classée en catégorie 4, avait déjà fait un mort et cinq blessés en Haïti et une en République dominicaine. Un adolescent est toujours porté disparu, selon les services de secours.
Dans le Sud-Est d’Haïti, plusieurs quartiers côtiers sont inondés et des routes sont coupées.
L’œil de l’ouragan devrait passer près ou au-dessus de la Jamaïque dans la nuit de lundi à mardi, avant de poursuivre sa trajectoire vers le sud-est de Cuba mardi soir, puis les Bahamas mercredi.
En Haïti, où les infrastructures sont fragilisées et les capacités de secours limitées, les autorités locales, la Protection civile et les ONG redoutent une crise humanitaire majeure, notamment dans les départements du Sud, des Nippes et de l’Ouest.
«Des inondations catastrophiques sont désormais inévitables si Melissa conserve sa trajectoire actuelle», avertit le NHC, appelant à évacuer immédiatement les zones côtières exposées.
Jean Mapou


