PORT-AU-PRINCE.— Dans un climat politique tendu et marqué par la méfiance, le Conseil National de la Jeunesse Chrétienne d’Haïti (CONJH) a condamné, ce vendredi, ce qu’il qualifie de «série d’attaques coordonnées» contre Louis Gérald Gilles, Conseiller-Président et membre influent du Conseil Présidentiel de Transition (CPT). L’organisation religieuse et civique y voit une tentative de déstabilisation politique susceptible d’aggraver la crise nationale.
Dans une note rendue publique, le CONJH dit observer avec inquiétude la multiplication des attaques verbales et des campagnes de dénigrement visant le Dr Gilles. Ces offensives, selon le Conseil, ne seraient pas le fruit de simples divergences politiques, mais plutôt d’une stratégie de dénigrement alimentée par la frustration et la peur du changement.
Un climat politique jugé malsain
Pour le regroupement chrétien, ces manœuvres visent à fragiliser un dirigeant jugé trop proche des intérêts du peuple haïtien et à détourner l’attention des véritables urgences nationales. Le CONJH met en garde contre un climat malsain qui pourrait conduire à des dérives graves et compromettre les efforts de stabilisation entrepris par le Conseil Présidentiel de Transition.
«Haïti n’a pas besoin de nouveaux martyrs, mais d’hommes lucides, debout et responsables», souligne la note, appelant les autorités, les acteurs politiques et les citoyens à faire preuve de discernement et de responsabilité.
Appel à l’éthique et au respect des institutions
L’organisation chrétienne exhorte les responsables publics et les partis à replacer le débat politique sur le terrain de l’éthique et du respect des institutions. «Les attaques personnelles ne sauraient remplacer le dialogue démocratique», insiste le communiqué, dénonçant les risques d’instrumentalisation politique dans un contexte de transition prolongée.
Le CONJH rappelle, en effet, qu’Haïti n’a pas organisé d’élections depuis près de dix ans, une situation qui mine la légitimité de ses institutions. «La transition ne peut être une vocation, elle doit avoir une fin», affirme le document, plaidant pour le lancement rapide du processus électoral afin de rendre au peuple haïtien son droit de choisir librement ses dirigeants.
Dans la dernière partie de sa note, le CONJH interpelle le Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) sur la nécessité urgente de rétablir la sécurité publique et l’autorité de l’État. «Il ne peut y avoir de démocratie sans sécurité, ni d’État sans autorité», conclut le texte, appelant à un sursaut collectif pour préserver les institutions républicaines et favoriser le retour à l’ordre constitutionnel.
Jean Mapou


