PORT-AU-PRINCE, 9 octobre 2025 — Alors que le gouvernement haïtien multiplie les efforts pour redonner vie au Champ de Mars, le cœur symbolique de Port-au-Prince, la capitale reste sous tension. En début de semaine, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé s’est rendu sur les lieux dans le cadre des préparatifs pour un retour progressif à la vie normale, tandis que ce jeudi, le Conseil des ministres s’est tenu au Palais national, en plein centre de la ville.
Mais au même moment, des attaques armées du groupe “Viv Ansanm” ont été signalées dans plusieurs quartiers avoisinants, et même à quelques mètres des lieux, rappelant la fragilité du processus de stabilisation.
La visite du Premier ministre: un signal fort
Lundi, profitant de la réouverture de l’année judiciaire, le chef du gouvernement, accompagné du maire de Port-au-Prince et de responsables de la Police nationale d’Haïti (PNH), a inspecté plusieurs zones du Champ de Mars. Cette visite visait à constater l’état d’abandon du site et à donner le coup d’envoi des travaux de réhabilitation.
«Le Champ de Mars doit redevenir un lieu de mémoire, de culture et de rassemblement national», a déclaré le Premier ministre Fils-Aimé. «Nous faisons un pas concret vers la reconquête de notre espace public», aa-t-il poursuivi.
Un Conseil des ministres sous haute tension
Trois jours plus tard, le Conseil des ministres s’est exceptionnellement tenu au Palais national, en plein cœur du Champ de Mars.
Ce choix symbolique visait à marquer la continuité de l’État au cœur de la capitale, mais aussi à affirmer la souveraineté institutionnelle dans une zone longtemps considérée comme hors de contrôle.
«Tenir le Conseil au Palais national, c’est dire au pays que l’État ne reculera pas», a confié une source proche de la Primature.
La désillusion de l’attaque de Viv Ansanm: triste réalité du terrain
Cependant, cette démonstration d’autorité a été assombrie par une série d’attaques simultanées revendiquées par le groupe armé “Viv Ansanm”, notamment dans les quartiers de Bel-Air, Bicentenaire et les secteurs avoisinants le Champs-de-Mars.
Le chef de cette bande criminelle, a d’ailleurs, fait publier un message sur les réseaux sociaux, fanfaronnant qu’il n’avait encore autoriser aucun retour dans l’aire du Champs-de-Mars.
Notons que les échanges de tirs ont semé la panique non loin du périmètre gouvernemental, obligeant les forces de sécurité à renforcer le dispositif autour du Palais national et du Champ de Mars.
Entre reconstruction et défi sécuritaire
Malgré ces incidents, les autorités laissent croire que les préparatifs pour un retour à la normale au Champ de Mars se poursuivent selon le calendrier établi, avec pour objectif une réouverture partielle avant la fin de l’année.
Le pari pour le gouvernement sera de transformer cette zone en modèle de réaménagement urbain sécurisé, alliant infrastructures rénovées, activités culturelles et présence policière permanente.
Il faut donc souligner que restaurer le Champ de Mars, c’est restaurer l’âme de Port-au-Prince, mais sans sécurité durable, ce rêve restera un grand mirage.
Jean Mapou


