À travers un rapport rendu public le mercredi 8 octobre, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) a signalé le déplacement de près de 680 000 enfants à travers le pays à cause de la violence des gangs.
Selon le Fonds, ce chiffre représente une hausse de 60 % depuis mars 2024, atteignant un niveau de déplacement « jamais enregistré dans l’histoire récente du pays ».
L’agence onusienne se dit inquiète de l’augmentation des violences sexuelles, du recrutement forcé au sein de groupes armés, et de la désintégration des structures familiales et sociales autour des jeunes.
Des obstacles considérables à l’apprentissage
Dans les hébergements et les sites pour personnes déplacées surpeuplés, les enfants n’ont accès ni à des manuels, ni à des supports pédagogiques, ni à des enseignants qualifiés. Beaucoup d’adolescentes abandonnent complètement leur scolarité pour des raisons de sécurité, parce qu’elles doivent s’occuper de leurs proches ou à cause de l’absence de produits d’hygiène menstruelle.
La santé et la nutrition des enfants menacées à long terme
Dans beaucoup de sites pour personnes déplacées et de zones contrôlées par les groupes armés, les infrastructures d’approvisionnement en eau et d’assainissement se sont effondrées. Plus de 1 million d’enfants n’ont pas régulièrement accès à de l’eau salubre; ce qui accroît le risque de maladies transmises par l’eau.
Face à cette situation accablante, l’organisation appelle à une mobilisation urgente des autorités haïtiennes, ainsi que de la communauté internationale. Objectif : protéger les enfants, restaurer la sécurité et garantir un accès minimal à l’aide humanitaire pour les familles déplacées.
L’UNICEF appelle la communauté internationale à faire des enfants en Haïti une priorité, à agir avec l’empressement qu’exige cette crise, et en y mettant les moyens nécessaires. Les outils et les ressources permettant d’aider Haïti à sortir de cette crise existent. «Il est temps d’en faire usage pour chaque enfant.
«Si aucune mesure ferme n’est prise, l’avenir de toute une génération est en péril», craint le Fonds.
Gedeon Delva


