Le carnage du 11 septembre 2025 à Labodrie, localité de Boucassin (Cabaret, Ouest) oblige près de 3 000 personnes à fuir leurs foyers pour échapper à la terreur des gangs. Alors que les survivants courent vers l’inconnu, l’État, une fois encore, se limite à des promesses de riposte.
La commune de Cabaret vit depuis plusieurs jours au rythme du deuil et de la peur. Le 11 septembre 2025, des individus lourdement armés ont envahi Labodrie, localité de la première section communale de Boucassin. L’attaque a coûté la vie à plusieurs dizaines de personnes, tandis que des maisons ont été incendiées, forçant des milliers d’habitants à prendre la fuite.
Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), environ 2 912 personnes — soit 579 ménages — ont été déplacées à la suite de cette attaque. La majorité (72 %) s’est réfugiée dans la commune voisine de l’Arcahaie. Parmi elles, 62 % ont été accueillies par des familles hôtes, tandis que 38 % se sont installées dans quatre sites spontanés aménagés dans des écoles.
Dans les rues de l’Arcahaie, certains rescapés racontent leur fuite précipitée. « Nou te kouri san gade dèyè, tout bagay te pran dife », témoigne une mère de famille, encore sous le choc. Ces déplacés, déjà marqués par la violence, se retrouvent aujourd’hui sans abri, sans ressources, dépendant de la solidarité des communautés d’accueil.
Face à ce nouveau carnage, la Primature a réagi tardivement par un communiqué, promettant de « traquer les auteurs de ces crimes odieux » et d’apporter un soutien aux victimes. Mais ces déclarations ne parviennent pas à rassurer une population qui a encore en mémoire d’autres promesses restées sans suite.
Pendant que les familles continuent de courir pour sauver leur vie, une réalité crue s’impose : l’État donne des promesses, les gangs, eux, donnent des balles.
La rédaction


