MIAMI, Etats-Unis.— L’Association interaméricaine de la presse (IAPA) a, fermement condamné, mardi, les menaces visant le journaliste haïtien Joseph Guyler C. Delva, défenseur de la liberté de la presse et secrétaire général de l’organisation SOS Journalistes Haïti.
Delva, également vice-président régional de la «IAPA» au Comité pour la liberté de la presse et de l’information, fait l’objet depuis début août d’un harcèlement persistant et de menaces de mort proférées par des individus non identifiés.
Ces intimidations l’ont contraint à suspendre ses activités professionnelles et à se retirer temporairement de l’émission sociopolitique Matin Caraïbes qu’il coanimait sur Radio Caraïbes.
Le journaliste a en outre révélé une tentative visant à l’associer faussement à des gangs armés, un projet abandonné par les autorités haïtiennes en raison de son potentiel de discrédit pour la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ).
Appel à la protection des journalistes
Dans un communiqué, le président de la IAPA, José Roberto Dutriz, directeur de La Prensa Gráfica au Salvador, a exprimé sa solidarité avec Delva et dénoncé «un climat de harcèlement et de menaces qui illustre la vulnérabilité des journalistes en Haïti et constitue une atteinte grave à la liberté de la presse».
De son côté, Martha Ramos, présidente du Comité pour la liberté de la presse et de l’information de la IAPA et directrice éditoriale de l’Organización Editorial Mexicana (OEM), a lancé un appel urgent aux autorités haïtiennes.
«Nous demandons des mesures immédiates et efficaces pour garantir la sécurité physique de Joseph Guyler C. Delva et permettre à tous les journalistes d’Haïti d’exercer leur métier», a-t-elle dit, soulignant que les menaces contre un journaliste sont des menaces contre la société tout entière.
Un climat délétère pour la presse
Delva et l’organisation SOS Journalistes ont par ailleurs dénoncé des pratiques discriminatoires, notamment leur exclusion récente d’une initiative de soutien à la presse locale.
Haïti demeure confrontée à une violence endémique, une instabilité politique et une insécurité généralisée, des conditions qui entravent sérieusement le travail des médias. Le Rapporteur spécial pour la liberté d’expression de la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) a qualifié le pays de «l’environnement le plus difficile pour la liberté de la presse dans l’hémisphère».
Jean Mapou


