Plusieurs organisations de défense des droits humains encouragent la Police nationale d’Haïti (PNH) à intensifier les opérations en cours au centre-ville de Port-au-Prince, afin de reprendre le contrôle du plus grand centre commercial de la capitale, actuellement occupé par des gangs armés regroupés au sein de la coalition criminelle Viv Ansanm.
Malgré l’absence de communication officielle de la PNH sur ces interventions, qui ont déjà fait des victimes civiles, certains responsables estiment qu’il est urgent de contrer les actions des bandits.
Jocelyne Colas, directrice exécutive de la Commission Épiscopale Nationale Justice et Paix (CE-JILAP), souligne que ces groupes armés continuent de terroriser la population et plongent le pays dans le chaos, mettant en cause l’existence même et la responsabilité de l’État, de plus en plus réduit au rôle de spectateur.
Selon Mme Colas, si les stratégies mises en œuvre par la PNH visent à neutraliser les bandits opérant en plein jour dans la région métropolitaine, elles ne devraient pas pour autant mettre en danger les habitants des zones contrôlées par les caïds de la coalition Viv Ansanm, où de nombreux citoyens tentent de survivre sous la menace constante de la violence et des exactions.
« Nous sommes confiants que la Police nationale a la capacité d’apporter une réponse adéquate au phénomène de l’insécurité », a-t-elle déclaré lors d’une brève entrevue sur le déploiement policier au centre-ville.
Pour sa part, Day Mikelson, secrétaire exécutif de l’organisation LECADRE, a rappelé que le problème ne saurait être traité de manière simpliste. Il a appelé à faire toute la lumière sur l’identité des victimes d’une fusillade survenue le samedi 6 septembre dernier, lorsqu’une camionnette revenant de Carrefour a été attaquée au moment où les forces de l’ordre affrontaient violemment les gangs de « 5 Secondes » à Martissant.
Mikelson a souligné que les groupes armés multiplient les stratégies pour contrer les interventions policières. Insistant sur la nécessité d’une communication claire et régulière autour des opérations, il a exhorté la PNH à mieux protéger la population civile.
Enfin, il a invité les citoyens à collaborer avec la police pour combattre un phénomène d’insécurité qui, selon lui, a un impact direct sur le fonctionnement global du pays.


