PORT-AU-PRINCE.— Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a convoqué, jeudi dernier, le ministre de la Justice pour obtenir des explications sur les circonstances jugées irrégulières de la libération de l’ancien sénateur Nenel Cassy.
Arrêté le 2 août par la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) avec une charge lourde l’ex sénateur avait recouvré la liberté le 19 août par décision du parquet de Port-au-Prince, après plus de deux semaines de détention.
Selon les informations recueillies par l’exécutif provisoire, cette remise en liberté se serait déroulée en marge des normes légales, malgré un rapport accablant de la DCPJ.
Cette décision judiciaire a provoqué plusieurs réactions, d’autant que M. Cassy, sitôt libéré, a adressé un message de félicitations aux membres du CPT. Un geste perçu comme une tentative de récupération politique, ayant renforcé le malaise déjà palpable au sein des instances de transition.
La réaction des autorités face aux enjeux de l’État de droit
Face à la gravité des accusations, le ministre de la Justice a promis une révision approfondie du dossier par le parquet de Port-au-Prince.
Par ailleurs, l’affaire Nenel Cassy soulève de sérieuses interrogations sur la transparence et l’indépendance de la justice haïtienne, dans un climat marqué par l’insécurité chronique et les soupçons d’ingérence politique.
Pour le CPT, qui cherche à consolider sa légitimité et à rétablir l’autorité de l’État, l’enjeu est de taille : il s’agirait d’envoyer un signal clair de fermeté face à l’impunité et aux dérives institutionnelles.
Nenel Cassy, le dépassement pour bannir toute vengeance personnelle
En réaction, l’ex sénateur dit vouloir transcender dans un contexte de haute tension car pour lui « C’est le meilleur moyen de sortir du carrefour de l’orgueil, de la jalousie et de la vengeance personnelle ».
Sans entrer sur les grosses accusations pesant sur sa personne, Cassy pense que: « C’est dans le dépassement que nous trouverons la force de nous attaquer aux problèmes systémiques : l’insécurité, la pauvreté, le chômage, le manque de soutien à nos agriculteurs, à nos enseignants et à la jeunesse ». Il estime que « L’arbitraire ne me détournera jamais de la trajectoire de ma VIE ».
Là FHKL a publié un rapport dénonçant la libération de l’ex parlementaire des Nippes. Un avis contesté par le directeur exécutif du RNDDH, Pierre Espérance, qui croit qu’il fallait transférer le dossier au cabinet d’instruction afin d’approfondir l’enquête.
Jean Mapou


