Alors que le Département d’État américain impose désormais aux Haïtiens de se rendre à l’ambassade des États-Unis à Nassau pour obtenir un visa d’immigrant, le gouvernement bahaméen refuse catégoriquement l’entrée des Haïtiens sur son territoire pour cette démarche, compliquant un peu plus le parcours migratoire des ressortissants haïtiens.
Le 28 août 2025, le Département d’État américain a publié de nouvelles directives obligeant les candidats à un visa d’immigrant à passer leur entretien dans la circonscription consulaire de leur pays de résidence ou, si nécessaire, de leur nationalité. Pour les Haïtiens, cela signifie désormais un déplacement obligatoire vers l’ambassade américaine à Nassau, aux Bahamas. Les rendez-vous déjà pris ne sont pas annulés, mais toutes nouvelles demandes devront être traitées sur place, sauf exceptions humanitaires ou médicales.
Cette mesure survient dans un contexte où Haïti est classé par les États-Unis parmi les pays à haut risque pour la délivrance de visas, en raison d’un fort taux de dépassement de séjour et de l’absence de données centralisées fiables pour garantir la sécurité. La situation est exacerbée par la désignation de plusieurs gangs haïtiens comme organisations terroristes.
Cependant, le gouvernement bahaméen a réagi immédiatement. Le 5 septembre 2025, il a annoncé qu’il n’autorisera plus l’entrée des Haïtiens sur son territoire dans le but de déposer une demande de visa américain. Les autorités expliquent que cette décision découle de la politique américaine limitant sévèrement l’entrée des ressortissants haïtiens sur leur territoire. Ainsi, l’option de se rendre aux Bahamas pour obtenir un visa est désormais fermée.
Cette double restriction place les Haïtiens dans une situation extrêmement délicate. Faute de structures consulaires fonctionnelles en Haïti et désormais sans accès aux Bahamas, leurs chances de voyager légalement vers les États-Unis se trouvent fortement réduites.
Parallèlement, la bataille juridique sur le Temporary Protected Status (TPS) aux États-Unis se poursuit, visant à protéger des centaines de milliers de Haïtiens de l’expulsion.
La rédaction


