Par Jean Wesley Pierre
Pékin, 3 septembre 2025 – La Chine a organisé ce mercredi 3 septembre 2025, un gigantesque défilé militaire sur la place Tiananmen, marquant le 80ᵉ anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale et la victoire contre le Japon.
L’événement, présenté comme le plus grand de l’histoire du pays, a réuni 10 000 soldats, des centaines d’avions, de blindés et les dernières innovations de l’arsenal chinois, sous les yeux de 50 000 spectateurs et de 26 dirigeants étrangers.
Un hommage à l’Histoire
Le 3 septembre est une date hautement symbolique en Chine, célébrée comme la « guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise ». À cette occasion, Xi Jinping, debout dans une limousine au toit ouvert, a passé en revue les troupes avant de proclamer : « La Chine est inarrêtable. La noble cause de la paix et du développement de l’humanité triomphera assurément. »
La parade, rythmée par des salves de canon, a également mis en avant le message officiel : commémorer le sacrifice de millions de Chinois pendant le conflit mondial, tout en affirmant la place centrale de la Chine dans le monde d’aujourd’hui.
Une démonstration de force
Missiles hypersoniques, drones furtifs, sous-marins sans pilote et même des armes laser ont été présentés. La Chine a notamment dévoilé un nouveau missile balistique intercontinental nucléaire et des drones de combat de nouvelle génération, confirmant ses ambitions de rivaliser avec les États-Unis dans le domaine militaire.
La parade s’est conclue par un lâcher spectaculaire de 80 000 colombes, symbole de paix, mais qui contraste avec l’exhibition d’un arsenal destiné à la dissuasion.
Le discours de Vladimir Poutine
Invité d’honneur, le président russe Vladimir Poutine a prononcé un discours où il a salué le rôle décisif des peuples soviétique et chinois dans la victoire de 1945. Il a également insisté sur la nécessité d’unir les forces face aux « pressions et ingérences extérieures ».
« Le monde traverse une nouvelle période de tensions. Comme il y a 80 ans, seule l’unité et la détermination permettront de préserver la souveraineté des nations », a déclaré le chef du Kremlin, sous les applaudissements de la délégation russe et de ses alliés.
Rencontre avec Kim Jong-un : une image pour l’Histoire
L’autre moment marquant de la journée fut la présence de Kim Jong-un, qui effectuait l’un de ses très rares voyages hors de Corée du Nord, depuis son arrivée au pouvoir en 2011. Installé aux côtés de Xi et Poutine, le dirigeant nord-coréen a multiplié les signes d’amitié, consolidant l’image d’un axe Pékin-Moscou-Pyongyang face à l’Occident.
Cette rencontre à trois, la première du genre, a été interprétée comme un message politique fort : une volonté d’afficher un front commun à un moment où les tensions avec Washington et ses alliés atteignent un sommet.
Un nouveau monde multipolaire ?
En l’absence notable de dirigeants occidentaux, ce défilé prend des allures de bascule symbolique. En réunissant près de la moitié de la population mondiale à travers les chefs d’État présents, Pékin entend se poser en pivot du nouvel ordre mondial, où l’équilibre des puissances ne se joue plus uniquement à Washington, Paris, Londres ou Bruxelles.


