Un accident mortel survenu le dimanche 31 août 2025 à Pèlerin 9, sur la route de Kenscoff, a impliqué deux véhicules blindés de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS). Si la mission et la Primature confirment la mort d’un officier kényan et d’un citoyen haïtien, la Présidence et l’ambassade de France évoquent plutôt deux victimes civiles haïtiennes. Une divergence qui entretient la confusion autour du bilan.
L’accident s’est produit vers 17 heures, alors que deux véhicules blindés de type MaxxPro de la MMAS étaient engagés dans une opération de récupération. L’un des engins, en panne et en cours de remorquage, a percuté un mur avant de se renverser.
Selon la note officielle de la MMAS, l’accident a causé la mort d’un officier kényan et d’un citoyen haïtien. Huit autres militaires ont été blessés, dont trois grièvement. Ces derniers ont d’abord reçu des soins d’urgence à Pétion-Ville avant d’être transférés vers l’hôpital Aspen de niveau 2, situé à LSA2. Les cas les plus graves ont ensuite été évacués en République dominicaine pour y recevoir des soins spécialisés. La mission a également remercié la communauté locale pour l’aide rapide apportée aux opérations de secours.
Dans un communiqué, la Primature a repris ce bilan et insisté sur les risques encourus par les contingents étrangers venus épauler les forces haïtiennes. Le gouvernement a salué le « courage » des victimes et exprimé sa solidarité aux blessés.
La Présidence, pour sa part, a évoqué un bilan plus lourd : un officier kényan et deux civils haïtiens décédés, tout en exprimant la gratitude de l’État envers les pays amis engagés dans la mission.
De son côté, l’ambassade de France en Haïti a également parlé de la mort d’un officier kényan et de deux civils haïtiens, tout en présentant ses condoléances aux familles et en réaffirmant son soutien à la MMAS, qualifiée de partenaire essentiel des forces de sécurité haïtiennes.
Ces divergences officielles – un civil haïtien selon la MMAS et la Primature, deux selon la Présidence et l’ambassade de France – entretiennent la confusion autour du bilan exact du drame.
Depuis leur arrivée le 24 juin 2024, les policiers kényans déployés dans le cadre de la MMAS ont déjà payé un lourd tribut. Plusieurs ont été blessés dans des opérations et au moins trois sont morts, particulièrement dans l’Artibonite.
Ce nouvel accident, au-delà de son lourd bilan humain, met en lumière la dangerosité des interventions de la mission, les suites médicales lourdes nécessitant une évacuation en République dominicaine, et les contradictions persistantes dans la communication officielle.
La rédaction


