PORT-AU-PRINCE.— La scène musicale haïtienne est en deuil. Le chanteur à succès Garry Didier Perez est décédé, tôt, ce jeudi 28 août aux États-Unis, après avoir livré un long combat contre la maladie.
Hypertendu, diabétique, et souffrant d’insuffisance rénale, l’artiste avait récemment lancé une campagne de levée de fonds et avait également effectué plusieurs rappels sur son compte facebook. Une série de démarches devant l’aider à recueillir 40 mille dollars US, devant l’aider à couvrir les frais de plusieurs interventions chirurgicales, acheter des médicaments et également, trouver de quoi pour se nourrir.
La triste nouvelle de sa mort a été confirmée par le maestro du groupe Zenglen, Brutus Dérissaint, via une publication émouvante sur les réseaux sociaux.
«Après un long combat contre la maladie, mon frère Garry Didier Perez nous a quittés aujourd’hui à 12h30. Repose en paix, frère», a-t-il écrit, provoquant une vague d’émotions au sein du public et des artistes de la diaspora haïtienne.
Une carrière marquée par des tubes inoubliables
Âgé de 59 ans, Garry Didier Perez avait conquis le cœur du public haïtien dans les années 1990 grâce à des chansons devenues cultes, telles que “Fidèl”, “Anba latè” et “Tanbou nou”. Sa voix chaleureuse et la profondeur de ses interprétations ont marqué toute une génération.
Le chanteur avait notamment fait les beaux jours des groupes Zenglen et Ozone, où son talent et son charisme lui ont valu une place parmi les figures incontournables de la musique haïtienne.
Son passage au sein de plusieurs formations musicaux à tendance compas, lui a permis de laisser un répertoire très riche dans lequel les générations futures devraient puiser.
Un artiste discret mais marquant
Bien que retiré de la scène musicale depuis plusieurs années, certains évoquant des choix familiaux derrière ce retrait, Garry Didier Perez est resté une référence dans le paysage artistique. Ses performances, empreintes d’authenticité, continuent de résonner dans la mémoire collective.
Un héritage musical vivant
Pour les amateurs de konpa et de musique haïtienne, Garry Didier Perez restera l’un de ces artistes qui ont su allier poésie et mélodie, émotion et authenticité. Son décès laisse un vide immense, mais son héritage continuera d’inspirer les générations futures.
De nombreux fans et collègues musiciens ont déjà commencé à lui rendre hommage, saluant l’homme, l’artiste et le pionnier qu’il fut.
Par contre l’appel à l’aide lancé récemment en faveur d’un traitement qu’avait nécessité son cas de diabète, n’a pas reçu de feed-back positif. La nouvelle génération, par méconnaissance du personnage, n’a pas su participer au collecte de fond.
Les mélomanes des années 90 retiendra longtemps le timbre unique de Garry Didier Perez, cette voix qui a su traduire les espoirs, les blessures et la beauté de toute une époque.
Jean Mapou et Jacques Innocent


