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Célébrons François Leslie Manigat, l’homme qui voulait redresser Haïti !

Ce 16 août, la mémoire de Leslie Manigat nous rassemble. Grand homme d’État, immortel par son œuvre, éminent professeur et fondateur du Rassemblement des démocrates nationaux progressistes (RDNP), il laisse à Haïti un héritage qui inspire encore le combat pour la dignité et la démocratie.

39ᵉ président d’Haïti et premier de l’ère post-duvaliérienne issu d’une élection, quoique contestée par la majorité des groupements politiques d’alors, François Leslie Manigat, fils de François Saint-Surin Manigat, professeur de mathématiques au secondaire, et de Haydée Augustin, institutrice, est né le 16 août 1930 à Port-au-Prince.

Descendant de la vieille élite conservatrice du Nord, Manigat, en se lançant dans la politique, ne fait que suivre les traces de certains de ses aïeux, dont son grand-père, le général Saint-Surin François Manigat. En effet, ce dernier fut, sous le président Lysius Salomon (23 octobre 1879 – 10 août 1888), successivement ministre de l’Intérieur, délégué de la nouvelle Banque nationale d’Haïti et ministre de l’Instruction publique. Au tournant du XXᵉ siècle, il fut de ceux qui nourrissaient des ambitions présidentielles.

Après ses études classiques au Collège Saint-Louis de Gonzague, dirigé par les Frères de l’Instruction chrétienne (FIC), Leslie François Manigat poursuivit sa formation à la Sorbonne, où il décrocha un doctorat en philosophie.

Sa carrière politique débuta dans les années 1950 au ministère des Affaires étrangères. Soutenant la candidature et l’idéologie de François Duvalier en 1957, il fonda, en 1958 et à la demande de celui-ci, l’École des hautes études internationales, dont il fut le premier directeur. Toutefois, au début des années 1960, ses relations avec le président élu le 22 septembre 1957 se détériorèrent à un point tel qu’il fut l’objet de poursuites de la part du gouvernement. Accusé d’avoir soutenu les grèves étudiantes du début des années 1960, il fut emprisonné durant deux mois, en 1963, avant de prendre le chemin de l’exil — d’abord aux États-Unis, puis en France et au Venezuela.

Reconnu pour ses solides connaissances en histoire et son expertise dans les questions relatives aux relations internationales, il fut appelé à enseigner dans plusieurs universités, dont la Johns Hopkins University à Baltimore, Maryland (États-Unis), l’Institut d’études politiques à Paris, the University of the West Indies à Trinité-et-Tobago, Yale University (pour une brève période) et l’Université de Caracas, aujourd’hui nommée Universidad Central de Venezuela.

En exil, il se rangea du côté de l’opposition et devint, dans les années 1970, un militant farouche ; un militantisme qui le conduisit à fonder, en 1979, au Venezuela, le Rassemblement des démocrates nationaux progressistes (RDNP).

À la chute de la dictature héréditaire des Duvalier, le 7 février 1986, Leslie François Manigat, comme de nombreux compatriotes ayant milité dans l’opposition extérieure, reprit le chemin du pays avec la volonté d’apporter sa contribution au processus démocratique naissant. Sous la bannière de son parti, il se porta candidat à la présidence lors de l’élection prévue pour le 29 novembre 1987.

Lorsque le CNG, invoquant les actes de violence et la tuerie survenue dans un bureau de vote, annula les élections et osa dissoudre le CEP, Manigat refusa de critiquer ouvertement le Conseil national de gouvernement, laissant même entendre que le CEP portait une part de responsabilité dans le fiasco.

Affirmant que l’armée était incontournable et qu’il fallait la prendre au mot lorsqu’elle déclarait être en mesure d’organiser des élections libres et honnêtes, il se porta donc candidat aux élections du 17 janvier, organisées par cette dernière, et devint ainsi président d’Haïti le 7 février 1988.

Son accession, réprouvée par une classe politique haïtienne incapable de le cerner et jugée indigeste par une communauté internationale qui le combattit, se déroula dans une relative indifférence. Pourtant, nombre de compatriotes, adoptant l’attitude de l’observateur attentif, espéraient de lui une action intrépide prouvant, sinon sa légitimité, du moins son indépendance.

Pendant les quatre mois qu’il exerça le pouvoir, il s’efforça de montrer qu’il pouvait être l’homme par qui passerait la rédemption d’Haïti. Or, depuis quelques années, le pays s’enlise dans une transition circulaire où les mêmes visages reviennent, disparaissent, puis réapparaissent, perpétuant l’exercice du pouvoir par la violence — une violence pourtant tolérée par la communauté internationale.

Les élections ne sont plus l’élément central conduisant à la démocratie. Face à une classe politique au bord de la déchéance et à une communauté internationale qui contrôle aujourd’hui un pays plongé dans un profond chaos, les Haïtiens doivent enfin s’interroger. Pendant ce temps, le combat contre la compétence, l’intégrité, la qualité et l’excellence se poursuit.

Leslie Manigat fut une expérience à tenter et à multiplier. Il avait globalement raison sur tout. Mais en politique, on peut avoir raison et perdre. Le combat, lui, continue. Et l’histoire, un jour, jugera la véritable portée de son héritage.

Sonet Saint- Louis av
Professeur de droit constitutionnel et de méthodologie à la Faculté de droit et des Sciences économiques de l’ Université d’ Etat d’ Haiti.
Sous les bambous,
sonet.saintlouis@gmail.com

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