Le gouvernement haïtien garde le cap sur les élections malgré les doutes. À l’occasion de la 22ᵉ édition des Mardis de la Nation, ce 19 août 2025, un programme de renforcement des partis politiques a été annoncé. Dans la même journée, l’exécutif a effectué une visite au Conseil Électoral Provisoire (CEP).
Lors de la 22ᵉ édition de la plateforme gouvernementale Les Mardis de la Nation, le ministre délégué chargé des questions électorales et constitutionnelles, Gracien Jean, a annoncé le lancement d’un vaste programme de modernisation destiné aux partis politiques.
Ce plan, déployé dans les dix départements, vise à renforcer les capacités internes des partis politiques, notamment dans la gestion financière, les ressources humaines, le recrutement de cadres compétents, ainsi que dans l’élaboration de stratégies électorales structurées. Il prévoit également l’intégration des technologies de l’information et de la communication pour la gestion des sites web et des bases de données des partis, ainsi que le développement de techniques standard de collecte de données et de financement.
« L’objectif est de renouveler le personnel politique et de favoriser l’émergence d’élus capables de remettre le pays sur la voie du développement durable », peut-on lire dans le communiqué.
Parallèlement, un autre communiqué rapporte la tenue d’une rencontre de haut niveau entre le président du CPT, Laurent Saint-Cyr, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé et le Conseil Électoral Provisoire (CEP), avec la participation de Frinel Joseph, membre observateur du Conseil. L’État y aurait réaffirmé sa détermination à lutter contre l’insécurité, à consolider la confiance des citoyens et à doter le CEP de ressources supplémentaires pour garantir l’efficacité et la crédibilité du processus électoral.
Ces initiatives, toujours selon les communiqués, s’inscrivent dans le cadre de l’Accord du 3 avril 2024, qui prévoit notamment la réforme constitutionnelle, le référendum et l’organisation d’élections générales dans les délais impartis. Pour Laurent Saint-Cyr, « l’unité entre les institutions est la clé pour répondre aux attentes du peuple haïtien dans ce moment décisif ».
En affichant cette convergence entre Conseil Présidentiel de Transition, gouvernement et CEP, l’État entend se poser en garant de la stabilité, de la démocratie et de la souveraineté nationale, dans un contexte marqué par de fortes attentes citoyennes.
Par ailleurs, dans une lettre de cadrage datée du 8 août adressée aux ordonnateurs de l’administration publique, le gouvernement prévoit une allocation de 67,5 millions de dollars pour le référendum et les élections. Des chiffres qui relèvent sûrement des prévisions, mais aucun calendrier officiel du processus n’a encore été rendu public.
Toutefois, l’horloge tourne. Les autorités font face à un pays qui attend des leaders légitimes issus des élections, programmées pour la fin de l’année. Entre-temps, l’insécurité se dresse à la croisée des chemins contre tout avancement, malgré les changements survenus récemment dans le commandement de la Police nationale d’Haïti ou même la présence de la force multinationale.
La rédaction