Des anciens travailleurs du Centre National des Équipements (CNE) ont organisé un sit-in le lundi 4 Août devant les locaux de la Primature, à Musseau. Ces ex-travailleurs réclament le paiement de 12 mois de salaires impayés. Pancartes à la main, ils scandaient des slogans dénonçant l’attitude des autorités de l’État face à leur situation.
«Nous ne pouvons plus attendre. Nous avons des familles à nourrir, des enfants à envoyer à l’école. Tant que nous ne serons pas payés, nous continuerons à manifester, coûte que coûte», a déclaré Wildrick Séjour, président du Syndicat des Employés du CNE au micro des journalistes.
L’un des travailleurs explique que « Tout augmente, l’ouverture des classes approche, et je n’ai rien pour subvenir aux besoins de ma famille », s’est-il exclamé indiquant qu’il ’est inadmissible qu’Haïti laisse ses techniciens sans salaire pendant douze mois.
Le sit-in avait commencé de manière pacifique. Mais très vite, la tension est montée. Face à la détermination des protestataires, les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des manifestants en fuite, les yeux rougis par la fumée, tandis que des motos-taxis tentaient d’évacuer les plus affectés.
Cette intervention musclée n’a fait qu’exacerber leur colère. Certains participants affirment être prêts à radicaliser leur mouvement « S’il faut bloquer les routes ou camper ici jour et nuit, nous le ferons. Nous ne partirons pas les mains vides », lance un manifestant, très remonté.
Rappelons que le Centre national des équipements (CNE) a été dissout en 2024. Selon la décision prise par l’ancien Premier ministre Garry Conille, les employés de l’institution devaient intégrer les ministères de la Défense et des Travaux publics, Transports et Communications (MTPTC).
Mais sur le terrain, ce transfert administratif n’a jamais été réellement appliqué. Résultat : des centaines de techniciens et ouvriers se retrouvent sans fonction claire et sans salaire depuis près d’un an.
Gedeon Delva


