mercredi, août 27, 2025

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Plaine du Cul-de-sac: circuler sur la voie publique, un acte de courage

Cet article est inspiré d’un reportage d’un confrère, Roberto Vernet, auteur des séries report-cœur, sur les réseaux sociaux. Il raconte la chronique d’un trajet pour le moins ordinaire en territoire particulièrement hostile.

CROIX-DES-BOUQUETS, Haïti.— Sous le soleil implacable de 10 heures du matin, une camionnette bondée quitte Bonrepos (Croix-des-Bouquets) à destination de Delmas 32. Un trajet simple dans le temps, banal pour beaucoup, mais devenu une véritable odyssée pour les passagers de la plaine du Cul-de-Sac, pris au piège entre urbanisation chaotique, zones de non-droit et transports délabrés.

Pendant plus d’une heure, le parcours traverse les localités de Cazeau, Sarthe, Drouillard et leurs décors d’abandons. Entre anxiété, résignation et colère, le voyage est devenu un récital de survie et de silence.

Bonrepos, point de départ sous contrôle armé

Le périple commence à Bonrepos, (au rond point) zone occupée depuis près de deux ans par les hommes de Jeff Gwo Lwa, surnommés «Taliban». Sur le site de l’ancien marché, la station de camionnette est devenue une pompe à fric pour les gangs. Le tarif imposé: 125 gourdes par tête, soit une hausse arbitraire de 25%, fixée par les maîtres du territoire. Le décor est posé: poste de péage, armes à feu, le moindre geste brusque est puni… la peur, elle, est omniprésente.

Autour des ruines du sous-commissariat, à Carrefour Lilavois, des hommes font la loi. Le chauffeur, stoïque, démarre dix minutes plus tard, cap vers Delmas. Le carrefour de l’aéroport, jadis terminus classique, est désormais évité: trop risqué.

Un trajet d’enfer dans une promiscuité pesante

La cabine surchauffée accueille au moins douze passagers, entassés «comme des sardines». «Prix exorbitant, inconfort extrême», murmure un passager. «On ne devrait pas voyager ainsi alors qu’on paye la course au prix fort», lance une autre passagère, lunettes teintées sur le nez, avec une amertume palpable.

À Carrefour-Marin, nouvelle frustration: le chauffeur refuse de bifurquer par la voie secondaire, plus rapide mais contrôlée par un autre groupe armé à Duvivier, qui exige son propre tribut. Résultat: la route principale, s’impose, malgré tout.

Cazeau, Sarthe, Drouillard: les symboles de l’abandon

La traversée de Cazeau est marquée par un silence lourd. Nids-de-poule, ruines de postes de police et présence furtive d’hommes armés plantent le décor. Le véhicule peine à franchir une étendue d’eau stagnante. À l’arrière, certains manquent de peu d’être éclaboussés.

À Sarthe, autrefois vivante, plus de cris d’enfants jouant au football, sur le terrain «La Couronne». L’asphalte est inexistant, la poussière règne. Des tiges de fer pointent sur le sol comme des pièges. Devant la brasserie, l’ironie est complète: des agents de voirie nettoient les abords d’un bâtiment voisin de la mairie de cité soleil, jonché de fatras.

À Drouillard, les fantômes semblent plus nombreux que les vivants. Le poste de police, le centre de formation professionnelle, appelé centre pilote, et les immeubles alentours sont désertés. La vie semble avoir fui.

Route de l’aéroport, des contrastes saisissants

Arrivé à proximité de l’axe trois mains, l’odeur du malt se mêle à l’agitation. Les embouteillages s’intensifient. À l’entrée de Delmas, l’apparition des voitures de luxe derrière les vitrines de quelques concessionnaires encore admis dans les lieux, contraste violemment avec l’état misérable de la camionnette bringuebalante.

Un « Merci ! » lancé par un passager fait s’arrêter le véhicule à proximité de Delmas 32. Il aura fallu zigzaguer à travers ruelles, éviter embuscades, survivre à l’inconfort et à la peur pour atteindre enfin la destination.

Un quotidien insoutenable normalisé

Ce récit n’a rien d’exceptionnel pour les usagers haïtiens. Il est le quotidien silencieux de milliers de personnes contraintes d’affronter, chaque jour, un parcours jonché d’humiliations, de dangers et de désespoir. La route principale, autrefois symbole de progrès, est devenue une allégorie du pays: chaotique, abandonnée, rongée par l’impunité et la résignation.

Le trajet Plaine du Cul-de-Sac –Delmas est une radiographie saisissante d’une capitale morcelée, d’un État effacé, et d’une population qui avance, malgré tout, comme des moutons de panurge, dans un pays où circuler est devenu un acte de courage.

Jean Mapou

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