PORT-AU-PRINCE.— Alors que les examens officiels du baccalauréat en Haïti sont lancés ce lundi 14 juillet, une vive inquiétude secoue le monde éducatif. Le Regroupement National des Travailleurs Haïtiens en Éducation (RENTRHED) a publié un communiqué alarmant, dénonçant de graves dysfonctionnements dans l’organisation des épreuves, notamment l’absence de fiche d’admission pour des milliers de candidats.
«Cette situation crée une incertitude inacceptable», déclare le RENTRHED, soulignant à la fois les conséquences psychologiques et les obstacles logistiques qu’entraîne cette défaillance pour les élèves concernés. Ces fiches, indispensables pour accéder aux centres d’examen, n’avaient toujours pas été remises à de nombreux candidats à la veille des épreuves, semant confusion et angoisse dans les familles.
Mais les critiques de l’organisation syndicale ne s’arrêtent pas là. Le RENTRHED accuse le ministère de l’Éducation nationale d’avoir écarté les enseignants dans la désignation des surveillants d’examen, préférant, selon ses dires, des personnes issues de milieux politiques proches de l’Accord Montana. Une décision perçue comme une manœuvre partisane. «L’éducation ne peut être l’otage d’aucun groupe politique», fustige l’organisation, qui dénonce une atteinte grave à l’impartialité et à la crédibilité du processus d’évaluation nationale.
Dans ce contexte tendu, le RENTRHED lance un appel direct au ministre de l’Éducation nationale, Augustin Antoine, lui enjoignant de «remettre toutes les fiches aux élèves ou d’activer la rubrique des cas spéciaux» et de revoir les critères de sélection des surveillants. Pour l’organisation, seule une gestion transparente et impartiale pourra rétablir la confiance dans un système éducatif déjà mis à rude épreuve par la crise généralisée que traverse le pays.
Déterminé à défendre les droits des élèves, le RENTRHED affirme qu’il ne restera pas silencieux face à ce qu’il considère comme une dérive dangereuse. Il appelle à la mobilisation de tous les acteurs éducatifs pour garantir que l’école reste un espace neutre, équitable et respectueux de la mission républicaine de l’éducation.
Jean Mapou


