Le dernier rapport d’enquête publié par le Mouvement « Ensemble Contre la Corruption » (ECC) éclaire d’une lumière crue les dérives alarmantes au sein du Ministère de la Jeunesse, des Sports et de l’Action Civique (MJSAC). Ce document, fruit d’une investigation méticuleuse, révèle des pratiques systématiques de détournement de fonds, de favoritisme, et de gestion opaque qui sapent les fondations mêmes de l’État et trahissent la confiance de toute une génération.
À l’heure où la jeunesse réclame des opportunités, de la transparence et un avenir digne, les révélations du rapport ECC sonnent comme un coup de tonnerre, enveloppes fictives, projets fantômes, financement d’activités partisanes sous couvert d’initiatives citoyennes. Ce sont des millions prévus pour les jeunes entrepreneurs, les centres sportifs, ou encore les formations civiques qui auraient été redirigés vers des circuits parallèles au profit de quelques élites.
Le plus grave n’est pas seulement l’ampleur des sommes détournées, mais la froideur méthodique avec laquelle cette corruption s’est institutionnalisée. Des mécanismes bien rodés, avec l’aval silencieux voire actif de hauts responsables, illustrent une culture de l’impunité profondément enracinée.
Faut-il rappeler que le MJSAC est censé être un pilier de l’État dans la construction d’une citoyenneté active, inclusive et équitable ? Lorsque ce ministère devient le théâtre d’une prédation cynique, c’est tout l’idéal républicain qui vacille.
Mais ce rapport est aussi une opportunité. Une chance, peut-être unique, de briser un cycle. Car si l’indignation est légitime, elle ne suffit plus. Il faut désormais exiger des actes : des poursuites judiciaires, des audits indépendants, une réforme structurelle du ministère, et surtout, une implication directe des jeunes dans la reconstruction des institutions qui leur sont destinées.
La jeunesse n’est pas un slogan de campagne, c’est une force vive, un droit à l’avenir. À l’État maintenant de démontrer qu’il en est digne.
Mardoché D’Août