Lors de la réunion du conseil de sécurité des Nations Unies le mercredi 2 juillet 2025, le secrétaire général adjoint Miroslav Jenča a mis l’accent sur l’aggravation de la crise securitaire et humanitaire en Haïti. Il presse l’international à agir vite.
Dans son discours, Miroslav Jenča a dressé un tableau sombre de la situation actuelle d’Haïti. « Depuis ma dernière visite en Haïti en janvier, afin de consulter les autorités sur les recommandations du Secrétaire général, nous avons continué d’observer une forte érosion de l’autorité de l’État et de l’état de droit. La violence brutale des gangs touche tous les aspects de la vie publique et privée. Lors de ma visite, j’ai été frappé par la profonde transformation de Port-au-Prince. La capitale était pratiquement paralysée par les gangs et isolée du fait de la suspension persistante des vols commerciaux internationaux à destination de l’aéroport international Toussaint Louverture » a constaté le diplomate.
Poursuivant que « depuis lors, les gangs n’ont fait que renforcer leur emprise, affectant désormais toutes les communes de la zone métropolitaine de Port-au-Prince et au-delà, aggravant la situation. Sans une action accrue de la communauté internationale, l’effondrement total de la présence de l’État dans la capitale pourrait devenir un scénario bien réel », a déclaré le secrétaire adjoint de l’ONU.
Il a indiqué que le Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti a recensé durant cette année 4 026 homicides volontaire, dont 376 femmes, 21 filles et 68 garçons. Cela représente une augmentation de 24 % par rapport à la même période l’année dernière ainsi que le nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays par la violence des gangs qui a atteint désormais 1,3 million.
Tout en soulignant l’importance de l’amélioration du climat sécuritaire pour le progrès en Haïti, le diplomate appelle la communauté internationale à agir en toute urgence pour empêcher l’effondrement de l’autorité de l’État.
M Jença a exhorté les autorités haïtiennes à prendre des mesures concrètes pour lutter contre l’impunité actuelle de ces crimes odieux.
Par ailleurs, le Chef du Centre régional des Nations Unies a salué « les efforts continus de la Communauté des Caraïbes, notamment par l’intermédiaire du Groupe des personnalités éminentes, pour favoriser le dialogue et la collaboration entre les parties prenantes haïtiennes se sont avérés essentiels pour faire progresser la transition du pays vers le rétablissement de l’État de droit et des institutions démocratiques. »
Pour finir M Miroslav Jenča a réaffirmé le soutien du BINUH envers la Police Nationale d’Haïti en vue de renforcer ses capacités d’enquête sur les violences sexuelles et à fournir un soutien intégré aux survivants.