La crise sécuritaire s’intensifie dans le Centre du pays malgré les engagements du gouvernement. À Mirebalais, les affrontements entre policiers et gangs armés se multiplient. À Péligre, ce 17 juin, des habitants en colère ont pris d’assaut la centrale hydroélectrique pour interrompant l’alimentation électrique vers Port-au-Prince après l’incendie d’un engin lourd de la Police nationale d’Haïti par les bandits. Haïti est désormais menacé par un black-out général.
La région du Centre a une nouvelle fois été secouée par une série d’événements violents aux conséquences potentiellement dévastatrices. À Mirebalais, des affrontements nourris ont opposé les forces de l’ordre à des groupes armés dans un contexte de tension croissante. Plusieurs individus armés ont été neutralisés au cours des opérations, alors que la Police Nationale d’Haïti (PNH) tente de reprendre le contrôle de zones occupées par les gangs.
Barricades en murs de pierres, pneus enflammés, rues désertées : Mirebalais offre aujourd’hui le visage d’une ville en état de siège.
Dans cette lutte asymétrique, les habitants ont tenté de soutenir les forces de l’ordre. Un engin lourd artisanal, surnommé « Bèk kare » [ en mémoire d’un jeune brigadier tué,NDLR] fabriqué grâce aux contributions économiques de la communauté pour déblayer les voies, a été utilisé dans les opérations. Mais après une panne, l’engin a été incendié par des individus armés, comme le montrent plusieurs vidéos partagées sur les réseaux sociaux. L’événement a provoqué une vague de frustration et d’indignation chez les riverains.
Dans un climat de tension extrême, suite à l’incendie, un groupe de citoyens en colère s’est dirigé vers la centrale hydroélectrique de Péligre — infrastructure cruciale pour l’alimentation en électricité de la capitale. Ils ont envahi la centrale et mis à terre un pylône électrique reliant Port-au-Prince, provoquant une coupure immédiate du courant dans plusieurs zones.
Ce geste de protestation traduit le ras-le-bol d’une population abandonnée face à la montée de l’insécurité. Le risque d’un black-out généralisé plane désormais sur le pays, avec des conséquences graves pour les hôpitaux, les écoles, les entreprises et les foyers déjà lourdement affectés par la crise économique. Une première coupure avait déjà plongé plusieurs quartiers dans le noir ces derniers jours.
Malgré les promesses des autorités, appelant à la patience pour permettre le rétablissement du courant, la méfiance persiste. La population du Centre exige des actions immédiates et tangibles pour rétablir la sécurité, relancer les services publics de base et faire face aux gangs qui, depuis le 31 mars 2025, tiennent Mirebalais sous leur emprise.
Assistera-t-on encore à une longue période sans électricité ? L’État central tiendra-t-il enfin ses promesses ? En attendant des réponses claires, tous les regards restent tournés vers Mirebalais, symbole d’un pays qui vacille entre espoir de redressement et effondrement total.
Wideberlin Sénexant