Dans le cadre de la participation de Fritz Jean au sommet Caraïbes-Brésil tenu le 13 juin à Brasilia, Haïti a été sélectionnée pour recevoir les premiers projets de l’Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté. Dans une publication sur X, le président du Conseil de transition, Fritz A. Jean, a annoncé qu’Haïti bénéficiera d’un don de 300 millions de dollars pour des projets sociaux.
Haïti, bénéficiaire des premiers projets de l’Alliance
Au sommet Caraïbes-Brésil, Haïti peut se réjouir de quelques promesses d’aide. Aux côtés de la République dominicaine, le pays a été sélectionné pour bénéficier des premiers projets de l’Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté, avec le soutien de la Banque interaméricaine de développement (BID). C’est le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva qui a fait cette annonce le 13 juin 2025, lors de ce sommet qu’il a lui-même initié. Il a également évoqué la mise en place d’un programme de transferts de revenus qui, selon lui, pourrait transformer la vie des Haïtiens.
À cet effet, sur X (anciennement Twitter), Fritz Alphonse Jean, président du Conseil présidentiel de transition, a remercié son homologue brésilien pour son engagement sans faille en faveur du peuple haïtien.
Par ailleurs, le président du CPT a annoncé que la BID, par l’intermédiaire de son président Ilan Goldfajn — qui s’est récemment rendu en Haïti —, s’est engagée à soutenir une proposition soumise au conseil de l’institution. Cette demande prévoit des dons pouvant atteindre jusqu’à 300 millions de dollars pour financer des projets sociaux, notamment dans les domaines de la santé et de l’accompagnement des jeunes filles victimes de violences sexuelles.
Un fonds est également mis à la disposition du gouvernement haïtien pour la réalisation d’une étude de faisabilité visant l’installation d’un réseau national de fibre optique.
Ilan Goldfajn a promis l’ouverture d’un bureau permanent de la BID au Cap-Haïtien, en complément de celui déjà existant à Port-au-Prince. En ce qui concerne le secteur privé, les crédits disponibles via IDB Invest seront octroyés selon le mérite des projets soumis.
Croisade diplomatique des CP, pour quelles retombées?
Il convient de rappeler que le président du CPT a quitté le pays le 11 juin à la tête d’une délégation composée de plusieurs hauts responsables haïtiens, dont la ministre de la Planification et de la Coopération externe, Ketleen Florestal. Cette participation au sommet s’inscrit, selon la Présidence haïtienne, dans une stratégie diplomatique visant à renouveler le soutien des partenaires internationaux.
Les déplacements des autorités haïtiennes se multiplient : Leslie Voltaire revient d’un sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Association des États de la Caraïbe (AEC), tenu à Carthagène, au Salvador, tandis que le conseiller présidentiel Laurent Saint-Cyr a représenté Haïti à l’UNOC3 en France, où il a pu rencontrer le nouveau secrétaire général de l’OEA, Albert Ramdin. Encore des promesses d’aide à Haïti a survenu.
Cependant, la barque nationale peine à se redresser. L’insécurité s’aggrave. Selon le dernier rapport de l’OIM, près de 1,3 million de personnes ont été déplacées en seulement six mois. Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les droits de l’homme rapporte plus de 2 000 meurtres depuis le début de l’année.
Au point des efforts locaux, les forces de l’ordre peinent toujours à rétablir le calme, malgré un budget spécial, la présence de la force multinationale, et celle — présumée — de mercenaires. Seuls l’usage de drones kamikazes semble momentanément repousser les gangs dans la capitale.
Cette année, annoncée comme électorale, reste minée par les incertitudes liées à la conjoncture politique et à la dégradation de la situation sécuritaire.
Wideberlin Sénexant