Depuis l’inscription d’Haïti sur la liste noire du décret migratoire signé par Donald Trump, les ressortissants haïtiens font face à des restrictions sévères pour entrer aux États-Unis. En réponse à cette situation, l’ancien ministre des Affaires étrangères, Bocchit Edmond, propose un plan d’action en cinq points pour initier la sortie du pays de cette liste.
Le décret migratoire mis en place sous l’administration Trump interdit l’entrée sur le territoire américain aux ressortissants de plusieurs pays jugés à risque en matière de sécurité ou de gouvernance migratoire. Haïti y figure aux côtés de l’Afghanistan, du Tchad, de la République démocratique du Congo, de la Guinée équatoriale, de l’Érythrée, de l’Iran, de la Libye, du Myanmar, de la Somalie, du Soudan et du Yémen. Sept autres pays sont également visés par une interdiction partielle.
Face à cette décision, qui nuit considérablement aux relations bilatérales et à la diaspora haïtienne, l’ancien ministre des Affaires étrangères et aujourd’hui directeur exécutif de l’Observatoire Haïtien des Relations Internationales (OHRI), Bocchit Edmond soumet cinq propositions urgentes à l’attention des autorités haïtiennes.
1.Sécuriser les frontières et moderniser l’identification nationale
Edmond préconise une réforme du système d’émission de passeports, avec l’introduction de technologies biométriques, et la centralisation des bases de données civiles pour lutter contre la fraude documentaire et les migrations irrégulières.
2.Rétablir un dialogue diplomatique actif avec les États-Unis
L’ancien chef de la diplomatie haïtienne suggère d’ouvrir des canaux de communication permanents avec les autorités américaines et de mettre en place une task force bilatérale dédiée aux enjeux migratoires, documentaires et sécuritaires.
3.Agir sur les causes internes de la migration
La précarité économique, l’insécurité et le manque d’opportunités étant à la base des flux migratoires, il propose des investissements ciblés dans l’emploi des jeunes, les infrastructures de base et l’entrepreneuriat local.
4.Sensibiliser sur les voies de migration légales
Une campagne nationale d’information permettrait de décourager les départs irréguliers, de prévenir les abus liés aux visas et aux demandes d’asile, et de promouvoir les options légales telles que les regroupements familiaux ou les visas de travail.
5.Défendre la prolongation du Statut de Protection Temporaire (TPS)
Enfin, Bocchit Edmond plaide pour un plaidoyer renforcé en faveur des Haïtiens déjà présents aux États-Unis, afin de prolonger ou rétablir le TPS, dans un contexte marqué par une crise humanitaire persistante en Haïti.
Pour l’ancien ministre, ces cinq mesures constituent les premiers jalons d’un plan de réengagement structuré qui pourrait conduire à la levée progressive des sanctions américaines. Il appelle à une action immédiate, coordonnée et portée par une vision d’intérêt national.
Wideberlin Sénexant