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Haiti et ses territoires perdus : de Martissant à Mirebalais, 4 ans d’inaction étatique

Quatre ans après l’assaut des gangs à Martissant, un rapport du Centre d’Analyse et de Recherche en Droits de l’Homme (CARDH) dresse un bilan alarmant de la perte de contrôle de plusieurs zones du pays, soulignant l’impunité et l’inaction des autorités. Plus d’un million de déplacés, des milliers de morts et de kidnappings : Haïti s’enfonce dans une crise sécuritaire sans précédent.

Le 1er juin 2025 marque les quatre ans du début du morcellement d’Haïti, enclenché par la prise d’assaut de Martissant, un quartier stratégique de la capitale. Ce jour-là, en 2021, des affrontements violents éclatent entre gangs rivaux à Martissant et à Fontamara. Malgré plusieurs tentatives, la police est rapidement débordée. Les gangs prennent le contrôle, et Martissant devient un territoire sous domination criminelle.

D’après le rapport du CARDH, la violence s’est rapidement intensifiée, gagnant non seulement la capitale, mais aussi d’autres régions du pays. Entre le 6 et le 7 juin 2021, les gangs de Gran Ravin et de Village-de-Dieu s’emparent de zones clés comme Pont Breyard, Martissant 7, 2A, 2B, 4 et 23. Des chefs sont installés dans ces quartiers, et malgré plusieurs interventions, la police échoue à reprendre le terrain. Finalement, le 20 mars 2023, l’État reconnaît officiellement Martissant comme un territoire perdu.

Le rapport, long de plus de 30 pages, révèle que 28 territoires sont désormais considérés comme perdus, dont 25 dans le département de l’Ouest. Il recense plus de 1 064 000 personnes déplacées internes, 4 716 assassinats, dont 136 policiers tués ou portés disparus, et 3 363 enlèvements. Par ailleurs, 102 institutions publiques, ( en référence à l’agence Le Relief Inter) et 622 privées ont été contraintes de fermer, délocalisées, vandalisées ou incendiées.

Le CARDH dénonce la passivité et la complicité de plusieurs responsables politiques, qu’il considère comme directement impliqués dans l’aggravation de la crise. Il rappelle également que les gangs « Viv Ansanm » et « Gran Grif » ont été désignés comme organisations terroristes internationales par les États-Unis en mai 2025. Une décision jugée importante, mais qui restera sans effet si elle n’est pas suivie de mesures concrètes, durables et coordonnées.

Parmi les pistes de solution évoquées figure la possible collaboration avec la société de sécurité privée Academi (anciennement Blackwater), citée dans une enquête du New York Times. Toutefois, toute intervention extérieure, insiste le CARDH, doit s’inscrire dans un cadre légal clair, respecter les droits humains et être accompagnée de mécanismes de contrôle, de transparence et de redevabilité.

En parallèle, le rapport recommande une réforme urgente du cadre légal sécuritaire, la création d’unités spécialisées anti-gangs bien formées et équipées, l’augmentation des effectifs de la police et de l’armée, la levée de l’embargo sur les armes, un soutien logistique terrestre, aérien et maritime aux forces de sécurité, la construction d’une prison de haute sécurité, ainsi que la mise en place de programmes de réinsertion pour les enfants enrôlés dans les gangs. Il appelle également à la création d’une cellule judiciaire spécialisée pour traiter exclusivement les dossiers criminels liés aux gangs.

Le morcellement territorial d’Haïti est aujourd’hui une réalité. De Martissant à Mirebalais, c’est tout un pays qui se voit grignoté, faute de réponse adéquate de l’État. Le temps presse pour éviter que l’ensemble du territoire ne passe sous l’influence de groupes criminels désormais qualifiés de terroristes.

NB: L’agence Le Relief Inter avait dénombré 64 territoires perdus dans une enquête rendue publique et disponible sur notre site www.lerefielhaiti.com

Wideberlin Sénexant

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