PORT-AU-PRINCE.— La situation délétère dans laquelle se trouve Haïti est loin d’être un simple accident de parcours. C’est une construction au fil des ans et des générations, a opiné Dinaov Fresnel Desil, porte-parole du parti Réveil National pour la Souveraineté, qui participait à l’émission Thermomètre sur Radio Solidarité.
Pour le porte-parole de ce jeune parti, ce qui se passe dans les quartiers est un échafaudage de manque de volonté politique et de conscience patriotique. «Nous avons choisi ce fonctionnement pour notre société et d’en faire notre confort», a déclaré Désil, soutenant que depuis plus de deux siècles d’histoire les élites haïtiennes n’ont pas voulu essayer d’autres modelés. «Même en voulant changer la constitution, ils cherchent à conserver le statut quo», a-t-il martelé.
Désil désapprouve la gouvernance de la transition, qu’il juge médiocre et de mauvaise foi. Alors qu’il préconise que la sécurité est une question de politique publique émanée d’une vision élargie de la société, le porte-parole du parti Réveil condamne le mépris des autorités face aux souffrances d’une population en proie à la violence acharnée des gangs criminels.
Le porte-parole du parti Réveil dénonce,, ce qu’il qualifie, de comportement antipatriotique de ceux et celles qui envahissent les espaces décisionnels. «Il faut débarrasser le pays des «Conzé» et laisser la place aux vrais fils et filles d’Haïti», a-t-il déclaré, reconnaissant que ce ne sera pas facile sans avoir à lutter contre le système en place.
Faisant appel à ce qu’il nomme une parcelle d’humanité chez les dirigeants haïtiens, Dinaov Fresnel Désil en déduit que la crise haïtienne est avant tout une crise d’homme et de volonté politique. «Nous devons repenser notre éducation, la rapatrier en puisant dans notre culture pour épargner les générations futures de cette crise conscience qui mine notre humanité», a-t-il conclu.
Jean Mapou


