PARIS.— Le parti Fusion des Sociaux Démocrates Haïtiens a entrepris des démarches auprès des instances françaises en faveur de l’obtention pour Haïti de la restitution de la rançon exigée par Charles X, en 1825 en échange de la reconnaissance de l’indépendance d’Haïti. La présidente de la Fusion a déjà rencontré des représentants du parti socialiste français, des parlementaires et une correspondance a été adressée au président Emmanuel Macron à ce sujet.
Dans le cadre des différentes rencontres avec des représentants du parti socialiste, Edmonde Supplice Beauzile rapporte avoir exposé l’état de la situation d’Haïti, pour permettre à ses interlocuteurs de mieux comprendre les conséquences de cette rançon sur le devenir du pays.
*La reconnaissance d’une triple dette, déjà un premier pas*
Les démarches entreprises par la Fusion auprès du PS français ont permis de convaincre les autorités françaises à endosser cette responsabilité historique, renforçant la volonté de prendre la voie du dialogue, a souligné Beauzile.
La présidente du parti Fusion des Sociaux Démocrates a insisté sur l’aspect moral de la réparation pour argumenter le sens et la nécessité de la restitution de cette dette. «La restitution pour nous, c’est une façon de quantifier la réparation et d’y mettre un nombre, un devise», a-t-elle soutenu.
Reconnaître les injustices faites à Haïti à travers cette rançon, instituer un comité haïtiano-français ne garantit toujours rien, a laissé entendre Mme Beauzile. «Le comité va se pencher sur la réparation, c’est historique, mais c’est à nous, les Haïtiens, d’exiger la restitution de la somme versée à Charles X», a déclaré Beauzile.
*Une leçon de diplomatie mais surtout d’adresse politique, donnée par Beauzile*
Les différentes communications des autorités haïtiennes ont justifié une main mise de la France dans le dossier. Edmonde Supplice Beauzile dit regretter que la diplomatie n’en a pas profité pour refaire son image sur la scène internationale.
Quant à savoir quelle forme prendra la réparation ou comment restituer la rançon, les autorités en place n’en ont encore aucune idée. Mme pense que ce n’est guère la priorité de cette transition. Entre temps le Français est en train de travailler sur une résolution concernant la dette et les responsabilités de la France dans la sortie de crise haïtienne, alors que le directoire du parti Fusion des Sociaux Démocrates n’est pas contacté par le CPT en vue d’obtenir un compte rendu de ses démarches, se désole Beauzile.
Pendant que les autorités haïtiennes se focalisent sur la commission mixte qui va, peut-être, répéter ou confirmer l’histoire, les communautés françaises notamment celles d’Outre-Mer se sont montrées plus pragmatiques et plus sensibles à la réparation de cette injustice faite à Haïti.
Selon les dires de la présidente du parti Fusion, ses démarches ont conduit à des promesses dans le domaine de la migration en faveur des Haïtiens dans les Antilles françaises, des pistes d’interventions dans le domaine universitaire et autres engagements pour lesquels son parti ne peut pas être l’interlocuteur direct.
En ce sens, les Haïtiens sont appelés à être plus représentatifs et définir leur priorité face à une communauté internationale proactive et qui saisit chaque opportunité.
Jean Mapou


