Ne soyez pas étonné si l’on vous apprend que le passeport diplomatique remplace, à certains égards, le CBP One du programme Biden en Haïti. Sous couvert de statut diplomatique, des centaines de proches des dirigeants haïtiens les mieux placés fuient le pays en raison de l’insécurité grandissante. Résultat : un surpeuplement croissant dans les ambassades et les consulats.
Selon nos informations, les membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) auraient intimé l’ordre au chancelier Harvel Jean Baptiste de réserver les postes dans les missions diplomatiques aux États-Unis exclusivement à leurs proches. Monsieur Jean Baptiste est un soldat. Et un soldat, ça obéit aux instructions aveuglément, quitte à ruiner sa personne et sa personnalité.
Le conseiller-président Smith Augustin, entre autres, aurait déjà procédé à au moins dix nominations dans les missions haïtiennes chez l’Oncle Sam dont Mesmy Mary Fleurant, Lauture Jacques… Au Canada, la valse se joue aussi à mille temps dans les missions. En témoigne le contrat que vient d’obtenir l’un des frères de son chef de cabinet, Mathias Pierre.
Cependant, les dirigeants canadiens nous ont à l’œil : leur consulat en Haïti a récemment refusé au MAEC six demandes de visa diplomatique. Une ancienne ministre du gouvernement de Garry Conille figurait parmi les demandeurs. Quelle honte !
À maintes reprises, nous avons tenté de contacter la direction des ressources humaines du ministère des Affaires étrangères et des Cultes (MAEC) pour obtenir le nombre exact de diplomates haïtiens et de contractuels en poste à l’extérieur. En vain. Nos appels se sont systématiquement soldés par des raccrochages, comme s’il s’agissait d’un secret d’État.
À défaut de réponse officielle, ce que l’on sait de sources sûres, c’est qu’il y a deux ans, la masse salariale mensuelle de la diplomatie haïtienne s’élevait à environ 4 millions 500 mille dollars. Aujourd’hui, elle avoisine les 6 millions. Depuis l’arrivée de Harvel Jean Baptiste, elle a connu une augmentation d’au moins 10 %. Annoncé comme un sauveur-réformateur, il apparaît désormais comme un exécutant docile. Un oui-oui. Un “j’approuve”, sans plan ni vision.
Quel dommage ! Haïti est peut-être le seul espace sur terre ayant une colonie bien fournie de diplomates sans vraie diplomatie.


