Depuis un certain temps, les gangs armés ne se contentent très peu d’actes de kidnapping pour s’enrichir ; ils établissent, à visière levée, des postes de péage sur toutes les routes principales. Cela leur permet de générer entre 60 et 100 millions de dollars américains par an en imposant des frais illégaux sur le transport des conteneurs et d’autres véhicules circulant dans le pays. Cette information, considérée comme une bombe, a été révélée par le ministre de l’Économie et des Finances lors d’une intervention sur Magic9.
Ces bandes armées, qui sèment la terreur au quotidien dans la capitale haïtienne, s’enrichissent alors que le pays s’effondre. La méthode a changé. Ils font, désormais, fortune grâce aux postes de péage qu’ils imposent aux chauffeurs de camions, aux automobilistes et aux motocyclistes.
Le ministre a précisé que chaque conteneur est soumis à une « taxe » de 2 000 dollars américains exigée par ces groupes. Que ce soit pour se rendre vers le sud ou le nord, un droit de passage est exigé. Ce qui pousse les chauffeurs à augmenter les tarifs des courses pour couvrir ces frais, rendant ainsi des passagers, principales victimes de ce système anarchique, encore plus vulnérables.
Les postes de péage illégaux se sont multipliés depuis le 1er juin 2021, date à laquelle les gangs ont pris le contrôle de Martissant, à l’entrée sud de la capitale. Lors de son intervention sur Magic9, le ministre de l’Économie et des Finances a appelé à la mise en place de mesures urgentes pour mettre fin à cette arnaque de financement criminel.
Selon un rapport de l’ONU, plus de 85 % de la capitale haïtienne est sous le contrôle des gangs armés. Ces derniers étendent leur emprise à d’autres communes du pays, notamment Kenskoff, Mirebalais et Saut d’Eau.