MIAMI, États-Unis.— La Société Interaméricaine de Presse (SIP) exprime sa préoccupation sur la situation de la presse en Haïti. A l’issue d’une réunion semestrielle, tenue les 24 et 25 avril, l’organisation a souligné les conditions difficiles des travailleurs de la presse dans le pays.
Le journaliste senior haïtien, Joseph Guyler C Delva, a pris part à cette conférence virtuelle en tant que Vice-président régional de la SIP pour Haiti. L’occasion pour le secrétaire général de SOS Journalistes Haïti de présenter son état des lieux sur la situation de la presse.
Dans ses propos, Delva a noté que depuis octobre 2024, au moins deux journalistes haïtiens ont été tués dans l’exercice de leur profession et un autre est porté disparu. Plusieurs autres ont été menacés, agressés et/ou refusé d’accès à l’information.
« Par ailleurs durant la même période, la situation n’est pas meilleure en Amérique latine, a fait remarquer la SIP. Une dizaine de journalistes ont été assassinés pour des raisons apparemment liées à leur travail professionnel dont un en Colombie, un en Équateur, un au Guatemala, quatre au Mexique et un au Pérou, a relaté l’organisation, soulignant un niveau élevé d’impunité en raison du manque d’intérêt à révéler ce qui se cache derrière ces attaques. »
Selon l’organisation, ce climat défavorable à la presse est la conséquence d’une détérioration institutionnelle persistante dans une grande partie du continent, qui se traduit par un manque ou une absence de garanties pour l’exercice d’un journalisme libre.
L’affaiblissement de la liberté de la presse et de la liberté d’expression rend difficile la promotion d’un débat citoyen large et pluraliste, ce qui, à son tour, affecte le climat démocratique. Tout cela est exacerbé par les limitations croissantes de l’accès à l’information publique dans pratiquement tous les pays des Amériques. », a poursuivi la SIP.
« L’hostilité croissante, le harcèlement et la rhétorique stigmatisante à l’encontre des journalistes et des médias de la part de ceux qui sont au pouvoir se sont répandus dans toute l’Amérique. Aux États-Unis, avec l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, le discrédit et les tentatives de saper le travail des journalistes et des entreprises ont même conduit à un black-out de l’information. »
La Société Interaméricaine de Presse a dit constater que les journalistes et les médias sont confrontés à une réalité hostile: de la violence physique au harcèlement judiciaire, de la censure économique à la stigmatisation publique. », a-t-elle conclu.