Par Jean Mapou
ÉTATS-UNIS.__ Une nouvelle législation sur le trafic d’armes dans la région des Caraïbes a été soumise au congrès le mardi 15 avril 2025, par les députés, Sheila Cherfilus-McCormick de la Floride et Wesley Bell du Missouri. Cette présentation se veut une manifestation des préoccupations des autorités américaines relatives à la sécurité régionale des Caraïbes, notamment en Haïti.
Ce projet de loi, intitulé *Loi Anti-Contrebande d’Armes dans les Caraïbes* (CAST), ambitionne de freiner le trafic d’armes illicites en provenance des États-Unis vers les pays caribéens. Elle impose au Ministère de la Défense de rendre compte de l’élargissement du mandat de la Force opérationnelle inter-institutions Sud (JIATF-South), afin d’y inclure la lutte contre le trafic d’armes à feu.
En effet, la JIATF-South, déjà engagée dans des opérations de détection et de surveillance pour freiner le trafic de drogues et démanteler les organisations criminelles transnationales, pourrait avoir un rôle dans la lutte contre le trafic d’armes, a considéré le projet CAST. Cet élargissement de mission s’avère essentiel pour une réponse coordonnée et efficace face à des enjeux de sécurité qui dépassent largement les frontières nationales.
«Le trafic d’armes via les États-Unis contribue largement à la criminalité dans les Caraïbes et à l’escalade de la violence orchestrée par les gangs en Haïti, alimentant ainsi l’instabilité du pays», a noté Sheila Cherfilus-McCormick, reconnaissant que la sécurité du territoire des États-Unis est également tributaire de cette situation précaire.
Parallèlement, Wesley Bell a souligné combien les armes illégales aggravent la violence et la criminalité, non seulement à Port-au-Prince mais aussi dans les quartiers américains tels que Saint-Louis. «Un trop grand nombre de ces armes sont exportées des États-Unis vers les Caraïbes. Ce projet de loi renforce notre capacité à enrayer ce trafic à la source, réduisant ainsi le nombre de familles vivant dans la peur», a-t-il déclaré.
Selon un rapport récent publié par le «Government Accountability Office» (GAO), sous l’égide de la congreswoman McCormick, près de *75%* des armes à feu récupérées dans les Caraïbes proviennent des États-Unis. Une grande partie de ces armes a été acquise via des ventes au détail aux États-Unis, renforçant ainsi l’idée que le pays est un point névralgique du trafic illicite d’armement vers la région.
En effet, cette initiative s’inscrit dans un contexte où le trafic d’armes représente une menace significative tant pour la sécurité nationale que pour la stabilité des États-caribéens. Son succès dépendra de la volonté politique d’adresser cette problématique complexe, tant aux États-Unis que dans les Caraïbes ou encore en Haïti.
Par Jean Mapou