PORT-AU-PRINCE.__ L’ex-directrice du SNGRS, Magalie Habitant, l’ancien député Prophane Victor et l’ex-directeur de la CAS, Elionor Devallon, se sont présentés au parquet de Port-au-Prince ce jeudi 10 avril. Arrêtés par la DCPJ, ils sont soupçonnés d’être de connivence avec les gangs armés.
Ces trois anciens responsables de l’État ont été appréhendés dans le cadre d’une enquête approfondie menée par la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ), pour identifier les personnalités politiques et administratives qui pourraient avoir des liens avec les groupes armés. Leur audition au parquet marque une étape importante dans le processus judiciaire visant à établir leur niveau de responsabilité ou à les disculper.
À l’issue de cette première audience, il a été décidé qu’ils soient écroués au commissariat de Delmas 33, en attendant leur prochaine audition, prévue pour le lundi 14 avril. Par ailleurs, leurs avocats respectifs, Me Arnel Rémy et Me Phizema Palvin, réclament leur libération, estimant que leur arrestation a été illégale.
L’un des inculpés dans cette affaire, l’ancien député Victor Profane, a, depuis son arrestation, clamé son innocence. «Je suis confiant que je vais être libéré», a-t-il lâché, niant les faits qui lui sont reprochés.
En plein cœur d’une crise sécuritaire, l’audition de ces anciens responsables de l’État pourra marquer un tournant dans la lutte contre l’impunité en Haïti, s’il ne s’agit pas d’un coup d’éclat passager, en raison du profil des personnalités concernées.
A souligner que plusieurs individus interpellés au domicile de Magalie Habitant ont également fait objet d’inculpation et ont été transférés devant la justice pour être entendus, en attendant d’établir leurs liens dans cette affaire et de fixer la responsabilité de tout un chacun.
Par Jean Mapou