Alors que l’insécurité atteint un niveau alarmant, les appels au soulèvement populaire se multiplient. Sur les réseaux sociaux, des voix frustrées face à la terreur imposée par les gangs appellent à investir les rues. Leur objectif : contraindre l’État à rétablir la sécurité et à faciliter le retour des déplacés fuyant les violences.
À Canapé-Vert, des mots d’ordre pour des manifestations sont lancés pour le mercredi 16 avril 2025. D’autres groupes politiques ont également emboîté le pas.
Par ailleurs, les récentes mobilisations, dont la destination finale était Bourdon — devant les locaux du Conseil Présidentiel de Transition et de la Primature — ont été violemment réprimées à coups de balles réelles et de gaz lacrymogènes.
Des blessés ont été recensés, et un militant, grièvement touché par balles, a succombé à ses blessures à l’hôpital, se désolent les organisateurs du mouvement.
Ces manifestations ont des revendications diverses : démission de certains responsables, renforcement de la sécurité, et autres exigences liées à la crise multidimensionnelle.
La situation ne cesse de se dégrader. Ces dernières semaines, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) rapporte 31 000 déplacés à Saut-d’Eau et Mirebalais depuis l’attaque du 31 mars. De son côté, le Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH) fait état de 262 morts à Kenscoff deux mois, la première attaque, le 27 janvier. À Port-au-Prince, les balles sifflent quotidiennement, et le nombre de victimes — qu’elles soient civiles ou membres de gangs — devient difficile à quantifier.
Entre-temps, les promesses politiques abondent comme en période électorale, alors que le temps presse pour le Conseil Présidentiel de Transition, chargé d’organiser des élections et de transférer le pouvoir d’ici le 7 février 2026 à des autorités légitimes. Mais le rétablissement de la sécurité reste le défi incontournable, la véritable épine dans le pied du pouvoir en place.
Par WS