Dans une lettre datée du 4 février 2025, adressée au président du Conseil de sécurité, le secrétaire général des Nations unies a transmis un rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) sur les sources et itinéraires du trafic d’armes ainsi que sur les transactions financières illicites en Haïti, particulièrement sur la période allant de septembre à décembre 2024.
Dans ce rapport, l’ONUDC analyse la montée de la violence liée aux gangs et évalue l’implication de certains acteurs politiques et économiques qui permettent à ces réseaux criminels de continuer à exister. Il démontre également comment plusieurs gangs utilisent les réseaux sociaux à la fois comme outils de propagande et de recrutement de nouveaux « soldats », mais aussi pour des activités de blanchiment d’argent, notamment à travers des influenceurs.
En effet, les gangs sont de plus en plus présents sur les réseaux sociaux et ont ainsi noué des contacts avec des influenceurs, organisant des sessions en direct (« lives ») pour promouvoir et vanter leurs activités criminelles.
Le rapport a ainsi indexé plusieurs influenceurs dont les plateformes auraient servi à blanchir de l’argent ou à acheminer des fonds vers des réseaux criminels. Ainsi, les noms de Tati Mendel, Commandant, Parrola, Belle-Enfant et Trapalman ont été retenus comme étant des facilitateurs de ce type d’activité.
Ce rapport intervient dans un contexte où plusieurs autorités avaient déjà interdit aux utilisateurs de participer à la propagation de vidéos à caractère criminel sur les réseaux sociaux. Cependant, aucune législation ou politique claire sur la cybercriminalité n’a été élaborée ou mise en œuvre pour réglementer et contrer ce phénomène, laissant la voie libre aux criminels qui agissent en toute impunité, principalement à travers les plateformes numériques.