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28 juillet 1915–28 juillet 2025: 110 ans d’ingérence, pour quels résultats?

PORT-AU-PRINCE.— Cent dix ans après le débarquement des troupes américaines, la question de l’ingérence étrangère en Haïti demeure un sujet brûlant, à la fois historique, politique et existentiel. De l’occupation militaire de 1915 à 1934 aux missions onusiennes ou bilatérales, pendant la période contemporaine, Haïti reste marquée par une dépendance politique et sécuritaire sans précédent.

Mais après plus d’un siècle de tutelle directe ou déguisée, il est temps de poser la question qui fâche: QUELS EN SONT LES RESULTATS ?

Une indépendance confisquée depuis le débarquement de 1915

Lorsque les yankees ont foulé le sol haïtien en 1915, sous prétexte de protéger les intérêts américains et d’assurer la stabilité, cela faisait déjà plus d’un siècle qu’Haïti avait conquis son indépendance. Mais cette indépendance, jalousée, punie, contenue, n’aura jamais été totalement respectée par les grandes puissances.

A cette époque les États-Unis avaient imposé une nouvelle Constitution en 1918, rétablissant le droit à la propriété foncière pour les étrangers, et prennent le contrôle des finances publiques jusqu’en… 1947.

L’État haïtien, en tant qu’appareil souverain, est, depuis, vidé de sa substance. Et aujourd’hui c’est un pays paupérisé, dépouillé de ses ressources humaines: soit par la fuite des cerveaux ou par la corruption des cadres de l’État. Plus d’un siècle de pillage systématique.

De l’occupation militaire à l’occupation diplomatique, un cheval de Troie dans l’établissement haïtien

Certes, les marines ont quitté le territoire en 1934, mais jamais l’ombre de l’ingérence ne s’est vraiment dissipée. Elle a simplement changé de visage: aides conditionnées, diktats budgétaires, supervision électorale, interventions humanitaires militarisées… bref, ils ont implanté leur cheval de Troie en plein cœur de l’administration haïtienne.

La MINUSTAH, arrivée en 2004 et restée jusqu’en 2017, est l’un des symboles les plus récents de cette dépendance. Elle a laissé derrière elle un goût amer, mêlé de scandales (viols, batards, choléra, immunité diplomatique) et d’échecs patents sur le plan de la sécurité.

Aujourd’hui encore, c’est au Conseil de sécurité de l’ONU et à Washington que se décident les grandes lignes de ce qu’on appelle «transition politique» en Haïti. C’est à eux encore de décider des besoins de sécurité, de changement de Constitution, d’élections etc…

Une économie de tutelle, une démocratie sous perfusion

Malgré l’injection de milliards de dollars depuis 1990 (plus de 13 milliards selon certaines estimations), le pays reste embourbé dans la pauvreté, l’insécurité alimentaire et l’effondrement institutionnel. Les projets dits de développement ont souvent été conçus en dehors des réalités locales, au service d’intérêts privés ou géopolitiques étrangers. L’État haïtien a été fragilisé, délégitimé, contourné.

La société civile, quant à elle, peine à émerger face à une diplomatie étrangère omniprésente qui choisit ses interlocuteurs, finance ses alliés et marginalise les voix réellement ancrées dans les dynamiques populaires.

Une responsabilité partagée, mais un déséquilibre criant

Il est tout aussi crucial, incapacité à construire un État fonctionnel. Mais cette faillite locale ne peut servir d’excuse à la politique du «pompier pyromane» que pratiquent certaines puissances. Car trop souvent, les mêmes qui dénoncent la faiblesse de l’État haïtien ont contribué à le fragiliser, le détruire ou à l’instrumentaliser.

L’haïtien a toujours souffert d’une leucophobie si étrange qu’il aimerait ressembler à son oppresseur. «Nap bay li jan blan an mande l la»… ainsi l’haïtien est prêt à donner ce qu’il ne possède pas pour satisfaire le blanc dans tous les domaines de la vie de son pays.

Vers quelle souveraineté réelle?

En 2024, Haïti, sous contrainte internationale encore une fois, a accueilli une nouvelle mission multinationale de sécurité dirigée par le Kenya. Cela marque-t-il le début d’un nouveau cycle d’assistance ou la poursuite d’une logique d’occupation déguisée? Pour de nombreux Haïtiens, la réponse est déjà connue.

Cent dix ans après 1915, Haïti a-t-elle vraiment récupéré sa souveraineté? Ou bien la reproduit-elle sous une forme mutilée, tolérée, conditionnelle? La réponse serait tellement blessante qu’on n’aimerait pas l’entendre par peur de remuer le couteau dans la plaie ou par manque de courage pour affronter nos propres démons.

Rompre avec la dépendance et repenser les alliances

À l’heure où le pays cherche désespérément une issue à sa crise multidimensionnelle, une chose devient évidente: aucune solution durable ne viendra d’une intervention extérieure, en dehors d’un consentement national validant un rêve haïtien. L’ingérence n’a pas construit un État, elle l’a affaibli. Elle n’a pas guéri la nation, elle l’a fractionnée.

Le salut ne viendra que d’une refondation endogène, ancrée dans les forces vives locales, appuyée mais non dictée de l’extérieur. Haïti n’a pas besoin de tuteurs, mais de partenaires. Et surtout, elle a besoin qu’on la laisse respirer, vivre sa vie, penser son avenir selon son histoire, tracer son trajectoire, suivre sa voie et surtout se développer dans la dignité humaine et participer pleinement dans la dynamique mondiale.

Jean Mapou

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